Do Make Say Think : En toute liberté
L’univers de Do Make Say Think se fait de plus en plus radieux. Sur son cinquième album, le quintet tisse des tableaux complexes témoignant d’un raffinement jamais atteint auparavant.
Il y a quelques jours, au moment où nous avons discuté avec le bassiste et trompettiste Charles Spearin, Do Make Say Think venait tout juste de rentrer à Toronto après une tournée de six semaines aux États-Unis et dans l’Ouest canadien durant laquelle les cinq musiciens ont pu jouer leurs nouvelles pièces pour la première fois sur scène. "Nous avons eu besoin de quelques spectacles pour se sentir réellement confortable avec ce nouveau répertoire", avoue le musicien également membre de Broken Social Scene.
Tout comme les quatre parutions précédentes, You, You’re a History in Rust est paru sous l’étiquette montréalaise Constellation (Godspeed You! Black Emperor). Cette collection de huit pièces pour la plupart instrumentales, dont une seule se situe sous la barre des cinq minutes, dévoile une nouvelle facette du groupe, soit sa capacité à produire des atmosphères plus lumineuses et plus accessibles. Tony Decker de Great Lake Swimmers, Alex Lukashevsky de Deep Dark United et les membres d’Akron / Family ont de plus posé leur voix sur certaines de ces pièces épiques aux accents post-rock, leur conférant une dimension émotive encore plus prenante. "Lors des spectacles, nous prenons notre courage à deux mains, car c’est nous-mêmes qui devons chanter. Ce n’est peut-être pas aussi beau que sur disque", concède-t-il en rigolant.
Puisque les musiciens de DMST sont des électrons libres impliqués dans plusieurs autres projets, l’élaboration de ce disque a nécessité plus de trois ans, comprenant plusieurs mois d’arrêt. "Que notre démarche soit ainsi étendue sur une grande période nous permet de prendre du recul par rapport à nos compositions. Comme un peintre qui fait quelques pas en arrière pour contempler son oeuvre, on peut réécouter les enregistrements faits plusieurs mois auparavant et de cette façon, remettre notre travail en perspective et ainsi se laisser surprendre par les émotions et des ambiances générées."
Au fil des années, d’album en album, les membres de Do Make Say Think ont accordé une importance toujours plus grande au travail de studio. En fait, l’étape de composition qui précède généralement l’enregistrement n’existe tout simplement pas. "Nos pièces s’érigent durant le processus d’enregistrement ainsi que durant le mixage, d’où le délai d’ajustement quand vient le temps de jouer ensemble sur une scène."
Une fois l’album en boîte, les cinq membres poursuivent la démarche exploratoire en tentant d’établir la thématique qui domine l’ensemble et de trouver des titres pour chaque pièce. "Une fois ce disque terminé, nous nous sommes tous assis ensemble et avons discuté des sentiments qu’il nous inspirait. La perte et l’oubli ont été retenus comme fil conducteur. Mais ce n’est là qu’une piste d’interprétation, à chacun de percevoir notre musique à sa manière."
Le 13 avril
Au National
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