Antoine Gratton : La force de la musique
Antoine Gratton, qui a remporté l’inespéré Juno de l’Album francophone de l’année pour Il était une fois dans l’Est, s’arrête à l’Embuscade pour faire ce qu’il aime le plus: chanter sur une scène.
En compétition avec Pierre Lapointe (La Forêt des mal-aimés), Ariane Moffatt (Le Coeur dans la tête) et Malajube (Trompe-l’oeil), Antoine Gratton a eu toute une surprise en remportant le prix de l’Album francophone de l’année pour l’ensoleillé Il était une fois dans l’Est lors des derniers Juno. Après avoir épluché son dossier de presse et discuté de longues minutes avec lui au téléphone, on comprend vite que le multi-instrumentiste ne carbure pas aux honneurs, mais bien aux notes de musique. Car si la joie est perceptible dans sa voix râpeuse – Gratton compose avec les débuts d’une extinction de voix ce matin-là – quand on le questionne sur le fameux trophée, elle se décuple quand il parle des beaux moments qui ont entouré l’enregistrement du disque sorti à l’hiver 2006.
Réalisé en grande partie par Éloi Painchaud et lui, Il était une fois dans l’Est respire le bonheur. "Il y a beaucoup d’amitiés qui se sont créées à travers cet album-là", s’exclame Gratton, qui a entre autres collaboré avec Ginette, Jorane et Coral Egan. "Chaque autre musicien qui est venu jouer sur ce disque, c’est parce qu’il avait une couleur particulière à apporter et non pas parce qu’on avait besoin, par exemple, d’un gars pour jouer du drum." L’opus qui ressuscite l’énergie Motown des années 60 est d’ailleurs né dans une grande spontanéité. "Ça a été fait sans aucun stress, sans aucune pression." Avait-il au moins une idée de la direction que prendrait le projet? "Aucunement, dit-il en riant. C’est bizarre à dire, hein? Au début, je savais où est-ce que je m’en allais. J’avais une vision initiale de comment je voulais que l’album sonne. Mais on a tellement croisé d’affaires sur notre chemin en le faisant… Quand on a commencé à travailler dessus, on était à Québec, pendant le Festival d’été; on a enregistré avec plein de monde dans notre chambre d’hôtel. Après ça, on est allés aux îles de la Madeleine, on est revenus à Montréal et on a pris un petit break. […] Il y a tellement d’affaires qui sont tombées sur notre chemin et qui ont alimenté la production de cet album qu’on n’était pas vraiment capables d’avoir de direction fixe. On suivait un petit peu la vague et on regardait juste où ça s’en allait…" Une façon de travailler qui s’est révélée des plus efficaces. "Je pense que c’est une belle façon de fonctionner qui est ultra-naturelle, et qui donne justement un résultat qui est naturel, qui n’est pas forcé. Si je peux avoir le luxe de travailler comme ça sur d’autres albums, c’est évident que je vais le faire", avoue-t-il.
Sur Il était une fois dans l’Est, Antoine Gratton explore différents genres musicaux. Il passe du pop au blues, du rock à des accents plus jazz. "J’ai très peu de préjugés par rapport à la musique. Je ne dirais pas que j’en ai pas pantoute, parce que je pense que tout le monde en a un petit peu. Mais je suis dans la musique depuis que je sais comment parler. J’ai toujours fait ça dans la vie, je me suis toujours amusé là-dedans. Je pense que la non-discrimination musicale, si ça se dit, me vient beaucoup de ma famille et de la musique qu’on écoutait chez nous. Mon père, je crois que c’était ça son but premier, de m’apprendre la musique, mais surtout de m’apprendre l’amour de la musique", conclut celui qui a été convié par l’Orchestre symphonique de Montréal à écrire les arrangements d’un concert rock symphonique.
Le 21 avril
À l’Embuscade
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