Deweare : Le rêve américain
Deweare lance le très chic High Class Trauma, un premier album qui a connu un faux départ l’an dernier après un changement inopiné d’étiquette de disques.
Deweare, c’est le nom de famille d’un homme répondant au prénom de Frank, mais aussi celui de son projet dont la géométrie varie au gré des rencontres. D’origine française, le chanteur et musicien s’est installé au Québec en 2004, mais les racines qui le lient à notre province semblent pouvoir céder à tout moment: "Comme bien des Français, je me suis installé au Québec parce qu’il s’agissait d’une merveilleuse porte d’entrée sur l’Amérique. J’avais prévu n’y rester qu’un tout petit peu puis continuer mon trip vers l’ouest. Disons que mon séjour ici s’est un peu éternisé, mais c’est probablement ce qui se passera dans les années à venir. Ma femme et moi sommes un peu nomades, nous avons dû être des dromadaires dans une autre vie! Une fois que nous sentons avoir fait le tour de la question dans un lieu, nous avons envie d’aller voir ailleurs si nous y sommes."
Dans son cas, le hasard a plutôt bien frappé en lui faisant croiser la route d’Ariane Moffatt dans un aéroport d’Europe. En véritable bonne fée, elle l’aura poussé à l’exil en le mettant en contact avec des artistes d’ici dont les démarches artistiques brillent par leur liberté. Ainsi, il s’est monté une véritable équipe étoile. La chanteuse Béatrice Bonifassi (entendue du côté de chez Champion et des Triplettes de Belleville), des membres de Plaster, de Motus 3F, d’Odd et d’Afrodizz ont contribué à High Class Trauma, qui a été mixé par Carl Bastien.
Pas mal pour celui qui ne connaissait pas grand-chose à la culture musicale québécoise avant de déposer ses valises ici: "Je ne connaissais que les grands noms, Dufresne et Charlebois, des dinosaures qui passaient à la télé quand j’étais gamin, quoi!"
En arrivant au Québec, il s’est reconstruit un petit studio et y a passé quelques années, "enfermé dans sa bulle", à composer les morceaux de ce nouveau disque. "Deweare, c’était à la base un projet très personnel, c’est seulement à la fin que j’ai commencé à ouvrir les portes de mon studio et à laisser entrer les collaborateurs. Tout était prêt quand ces gens-là ont embarqué dans le processus."
À l’écoute de High Class Trauma et de son habile mélange de genres, on le soupçonne d’être un mélomane averti. Ses collages électro-pop de première classe combinent de confortables ambiances jazzy à des grooves funk accrocheurs et à des élans rock. Le tout est rehaussé de sa voix chaude et sensuelle, chantant en anglais, qui n’est pas sans nous rappeler un certain Gainsbourg. "Je suis complètement autodidacte et la musique a toujours été au centre de ma vie. Mes parents sont de très grands mélomanes et possèdent des visions très découpées de la musique; alors que mon père ne jurait que par la musique anglaise avec les Rolling Stones et les Beatles, ma mère penchait plutôt pour la chanson française avec Brassens, Boby Lapointe et Gainsbourg."
Le dandy montera sur scène accompagné de Lydia Champagne, Mathieu Désy, Joe Cayer et Gabriel Aldama. Il semblerait que des apparitions-surprises soient aussi au programme.
Le 23 avril
À la Sala Rossa
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À voir/écouter si vous aimez
– Serge Gainsbourg
– Beck
– Stefie Shock