Ligue d’improvisation musicale de Montréal : Le match des étoiles
La Ligue d’improvisation musicale de Montréal tient sa grande finale 2007. L’équipe du capitaine J-F Lemieux affrontera celle de Thierry Gateau. Frissons garantis.
Depuis maintenant quatre ans, la Ligue d’improvisation musicale de Montréal (LIMM) délecte les amateurs de musiques aventureuses avec ses soirées toniques et hautement créatives, tant sur le plan sonore que théâtral. Pour clore cette saison particulièrement fertile en rebondissements, l’équipe du Petit Campus, menée par le polyvalent Jean-François Lemieux, affrontera celle du Quai des Brumes, dirigée par Thierry Gateau.
Armés d’une bonne dose de spontanéité, les compétiteurs plongent tête première dans cet univers casse-cou où la prudence n’est pas de mise. "Ce qui m’attire dans cette discipline, c’est l’aspect sport extrême de la chose. Le fait de pouvoir se lancer dans le vide sans parachute et de ne pas avoir peur de s’écraser au sol", laisse tomber Gateau, ancien bassiste de Polémil Bazar. "Il faut prendre des risques, tenter d’aller toujours plus loin que ce que l’on nous impose. Voir plus large que la première image qui émerge dans notre esprit. Il ne faut pas oublier non plus qu’on est là pour donner un show", poursuit-il, la voix vibrante.
De son côté, Lemieux (que l’on surnommait Tintin lors de ses années au sein du collectif Basta) voit les choses d’un oeil assez différent. "Il ne faut pas oublier qu’un bon musicien, c’est quelqu’un qui a une bonne qualité d’écoute. Il n’y a pas de meilleur moyen de développer cet aspect qu’avec l’improvisation. J’affectionne particulièrement les rencontres avec les autres musiciens. On n’a pas toujours l’occasion de graviter dans le même circuit, alors c’est super plaisant de se réunir et de pouvoir jouer ensemble", raconte celui dont l’équipe est complétée par Alexis Dumais, Sébastien Croteau, Chafik et Jean-Sébastien Nicol.
Alors que les jam-sessions procurent une liberté créatrice totale, l’improvisation de la LIMM propose un encadrement beaucoup plus serré. Bref, un défi particulièrement exigeant pour des musiciens chevronnés. Lemieux: "En improvisation, on se bute aux thèmes et aux styles imposés, alors que lorsqu’on "jamme" librement, ces contraintes disparaissent. Improviser est un excellent exercice d’humilité. C’est inévitable, il y a toujours des moments où tu te couvres de ridicule. Il y a quelque temps, il a fallu que je personnifie Nathalie Simard! T’aurais dû voir ça. Récemment, je devais jouer de la basse sans un son tout en interprétant un Indien. Ce sont ces défis qui rendent le jeu aussi excitant et motivant. Il faut constamment oser", avance le nouveau directeur artistique et réalisateur de disques chez Audiogram.
Si chaque équipe désire mettre la main sur le convoité trophée, n’allez surtout pas croire que d’intenses nuits blanches de pratique attendent les participants à l’aube de ce match décisif. "Moins tu arrives préparé à un match, plus tes chances d’exceller sont élevées, à condition que la bonne forme mentale soit là. Trop répéter et tout préparer d’avance est néfaste pour n’importe quel improvisateur", soutient Gateau, directeur artistique et coréalisateur du prochain album de Jean-François Lessard.
Épaulé par Bernard Falaise, Benoit Rocheleau, Jean-Philippe Goncalves et Vincent Montreuil, le capitaine de l’équipe du Quai des Brumes croit que la fin de la saison sera exceptionnelle pour les spectateurs présents. "La dernière fois que les deux équipes se sont affrontées, ça s’est terminé en prolongation avec beaucoup d’émotions. Je m’attends vraiment à un match archi-enlevant et très serré."
Le 26 avril
Au Petit Campus
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