Louis Dufort : 21 ans… et toutes ses dents!
Le compositeur Louis Dufort présente la dernière de ses soirées Tentacules dans le cadre du 21e anniversaire de Codes d’Accès, une société de concert qui a du mordant!
Au milieu des années 80, la Société des concerts alternatifs du Québec (SCAQ) était fondée afin d’offrir une tribune aux compositeurs et interprètes émergents. La SCAQ s’est par la suite transformée en Codes d’Accès, mais le mandat n’a pas changé et l’organisme demeure l’une des premières portes d’entrée que traversent les jeunes artisans des musiques nouvelles à Montréal.
Pour célébrer son 21e anniversaire, Codes d’Accès offre deux soirées bien différentes et bien représentatives de son mandat. La première présente un théâtre musical d’Analia Lludgar mis en scène par Alice Ronfard (parce qu’à mon corps on ne touche jamais, d’après Antonin Artaud) et un opéra-performance de Jimmie Leblanc sur un livret de Jean-Sébastien Trudel (Perdre pied); le 24 avril, 19 h 30, à l’Espace Dell’Arte, avec l’ensemble Les Enfants terribles sous la direction de Cristian Gort. La seconde soirée présentera la onzième et dernière édition des soirées Tentacules, dont la direction artistique est confiée, comme pour les précédentes, au compositeur Louis Dufort.
Les soirées Tentacules, où se mêlent allègrement les formes les plus diverses de musiques nouvelles, ont connu un franc succès, et on peut s’étonner de les voir se terminer. Louis Dufort explique: "Il faut savoir que je ne suis qu’un simple membre de Codes d’Accès. Lorsque nous avons commencé, j’avais simplement offert au président de l’époque, Alexandre Burton, de faire des soirées qui puissent incorporer tout le nouveau courant des musiciens dont l’instrument est le laptop. Je voyais bien que, dans des festivals comme Mutek, des concerts de ce genre attiraient un public nombreux et jeune, mais complètement ignorant de l’histoire des musiques électroniques, du courant électroacoustique, etc. Je voulais que les jeunes compositeurs, du même âge que ce public, puissent le rejoindre, et aussi que les compositeurs "académiques" prennent conscience de l’émergence de cet underground."
Musique mixte, improvisation, performance, musique contemporaine instrumentale ou électroacoustique, explorations technos ou bruitistes, les soirées Tentacules ont offert depuis leur début des programmes explorant les aspects les plus divers des musiques de création, le mélange des genres provoquant pour le bénéfice de tous un mélange des publics à nul autre pareil. La dernière soirée s’intitule Best of Tentacules; Dufort explique: "Nos programmes duraient habituellement une heure, mais nous en avons cette fois-ci pour deux heures. Il y aura, d’une part, des artistes qui ont déjà participé et qui reviennent, comme DJ Champion, qui était de la toute première édition [en 2002] sous le nom de Mad Max. Il a accepté de revenir cette année pour une nouvelle performance expérimentale, parce qu’il a aussi un côté très cutting edge. Martin Tétreault reviendra aussi. Il y aura également des créations d’André Hamel, de Martin Bédard, et des oeuvres de Steve Reich, Karlheinz Stockhausen, Yan Breuleux, Minibloc, Domi Lucide et Defasten." Une autre soirée pour le moins éclectique en perspective! Et après? "On songe chez Codes d’Accès à renouveler la formule, et c’est sûr que je n’ai pas dit mon dernier mot en ce qui concerne l’organisation de concerts, alors c’est à suivre." On n’y manquera pas.
Best of Tentacules: le 26 avril
À la Sala Rossa
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NOTE
OSM 07-08
Kent Nagano étant en ville la semaine dernière pour donner le concert que présente l’OSM à travers le Canada ces jours-ci, l’orchestre en a profité pour inviter les représentants de la presse à découvrir ce que nous offrira son directeur artistique lors de sa deuxième saison en poste, et c’est sur la glace du Centre Bell que l’OSM nous y conviait. Nagano y poursuit une certaine tentative soft de renouvellement de l’expérience du concert; durant le concert d’ouverture, par exemple, il profitera de l’entracte pour courir dehors afin d’aller diriger d’autres musiciens pour le public réuni à l’extérieur! On note par ailleurs qu’il fait encore une fois appel au contralto Marie-Nicole Lemieux à titre de soliste (airs de Mozart) pour cette soirée d’ouverture. Le chef conviera aussi d’autres talents d’ici, parmi lesquels certains sont relativement surprenants. C’est ainsi que l’un des fondateurs de La Bottine Souriante, Yves Lambert, participera en février à la création d’une oeuvre de Denis Gougeon! Le tout récent récipiendaire d’un prix Juno (composition de l’année) s’inspirera en effet du folklore québécois, le chef ayant été émerveillé par les chansons d’ici que sa fille lui a chantées au retour d’une virée à la cabane à sucre! C’est aussi en février que sera créée une oeuvre de François Dompierre et Georges-Hébert Germain en hommage au Club de hockey Canadien (d’où le Centre Bell). Plus de détails à l’automne.