Modest Mouse : Sourire de souris
Modest Mouse lançait il y a quelques semaines We Were Dead Before The Ship Even Sank, un cinquième album qui permettra sans doute au groupe de poursuivre sa percée dans les réseaux commerciaux.
Comme Death Cab For Cutie, comme The Decemberists ou comme The Shins, Modest Mouse appartient à cette catégorie d’artistes ayant effectué des premiers pas discrets avant de devenir des figures cultes de l’indie-rock américain, avant d’être adoptés par l’autre "clan", celui des circuits plus "mainstream". Leur esthétisme lo-fi des débuts a graduellement fait place à une approche sonore beaucoup plus claire et léchée. Si l’on compare We Were Dead Before The Ship Even Sank aux premiers albums de la bande formée en 1993 à Issaquah (Washington), on constate que l’audace est devenue une notion beaucoup moins prioritaire, même si on reconnaît toujours l’univers d’Isaac Brock avec son chant de fou furieux, ses rigoureuses rythmiques et ses guitares aux riffs tranchés et lumineux.
Ayant connu le succès commercial en 2004 avec le disque Good News For People Who Love Bad News, le chanteur, auteur-compositeur et guitariste ne s’est guère soucié de la manière dont serait accueilli ce nouvel opus. "L’écriture et l’enregistrement sont les seuls aspects de la musique dont je me préoccupe vraiment", répétera à plusieurs reprises durant l’entrevue celui qui, malgré sa réputation de donner du fil à retordre aux journalistes, s’est révélé fort loquace. "À chaque album, nous recommençons sur de nouvelles bases sans nous préoccuper de l’album précédent, donc en nous foutant de nous en écarter. Si nous quittons le studio heureux et que nous avons le sentiment d’accomplissement, la mission est réussie".
Si We Were Dead…, qui a nécessité plus de sept mois de travail en studio, témoigne, tout comme Good News…, d’un très grand raffinement sur le plan du travail de production, Brock se défend bien du fait que cela soit relié à une quelconque visée commerciale.
"Nos goûts et nos connaissances techniques se précisent et se raffinent. Je crois qu’il s’agit d’une évolution naturelle quand on est dans le métier depuis plusieurs années. D’album en album, on acquiert une plus grande connaissance des procédés d’enregistrement et de mixage. Et on se forge aussi des idées plus précises quant au résultat à atteindre. Quand j’étais plus jeune, j’enregistrais sur un appareil analogue "Reel to reel" des années 40 et j’étais satisfait de simplement être capable d’immortaliser sur ruban ce que j’écrivais."
Entre l’album précédent et celui-ci, on note l’arrivée d’un nouveau membre, et non le moindre, l’ex-Smiths Johnny Marr. "Quand Dann Gallucci, notre guitariste précédent, a quitté, j’ai établi une liste des gens avec qui j’aimerais travailler, et Johnny se trouvait en haut de cette liste. J’ai dû laisser une dizaine de messages à son gérant avant qu’il nous rappelle." Brock tient à préciser qu’en demandant à ce vétéran du rock de jouer avec lui, il ne cherchait pas un mentor, mais simplement un compagnon de groupe. "Dans le groupe, nous apprenons tous les uns des autres, l’esprit y est familier et amical, et je tiens à ce qu’il en soit toujours ainsi."
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