Think About Life : L’Urgence de la pop
Think About Life s’impose depuis un an une intensité scénique délirante. Une naissance prématurée et brutale qui donne vie à une pop vivifiée par l’expérimentation.
Avec la parution d’un nouveau maxi pour Think About Life et une tournée de spectacles qui amènera la formation jusqu’au Japon, Graham Van Pelt ne s’ennuie pas. Il mène sa troupe avec sa force tranquille coutumière tout en posant les dernières touches au projet Miracle Fortress, un autre groupe qui voit son premier opus sortir au mois de mai, un disque intitulé Five Roses, sur l’étiquette Secret City. Tous ces projets sont au coeur des activités du multi-instrumentiste, qui cultive le tout dans son Friendship Cove, un endroit de plus en plus cité dans l’univers de la contre-culture montréalaise qui fourmille. Ce lieu de création et de diffusion, qu’il partage entre autres avec l’illustrateur Jack Dylan, détermine bien la mentalité artistique du jeune prodige du clavier. "C’est un endroit qui se compare à une retraite, décrit-il. Un lieu fermé qui nous coupe un peu de l’extérieur, sauf que c’est en ville. Pour nous, c’est le meilleur endroit pour faire avancer notre travail tout en exerçant un contrôle total sur tout ce que nous entreprenons."
C’est avec Matt Shane aux percussions et Martin Cesar à la voix que le claviériste largue sa pop survoltée et contrastée où les claviers s’imposent avec une intensité fanatique. Le chanteur de Dishwasher, natif des Seychelles, s’y intègre à merveille et donne une couleur vocale qui nous rappelle par moment TV on the Radio. "Martin prend beaucoup plus de liberté maintenant pour s’exprimer sur sa propre culture et certaines réalités qui le touchent de plus près", constate le claviériste avec un peu de recul. "Il s’attarde sur le racisme, entre autres, et tout ce qui est un peu fascisant dans notre société. Nous vivons dans un monde vicieux et étrange, semble-t-il", conclut-il avec une pointe d’ironie. Cette voix très spontanée qui incarne la tension frivole et contagieuse contenue sur le premier album éponyme, réalisé il y a bientôt un an, laisse croire à une dynamique de studio intense, capitalisant sur le sentiment d’urgence. "C’est vrai, acquiesce-t-il. Dans les faits, les textes se sont réalisés en studio, en même temps que nous enregistrions. C’était la meilleure façon d’avoir ce type de pop bizarre, agressive et étrange en même temps. Martin est de toute façon très à son meilleur et à l’aise dans ces circonstances. Il a tout fait en une seule prise pour l’ensemble des chansons. Du pur délire!"
Le 19 avril à 21h30
Au Téléphone rouge
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