Finger Eleven : Tous pour un et contre tous
Musique

Finger Eleven : Tous pour un et contre tous

Finger Eleven est de retour à la maison pour une tournée pancanadienne. Entretien avec Rich Beldoe sur l’avenir d’un groupe.

C’est à Chicago que nous joignons le batteur de la formation, à quelques heures d’une performance, bien disposé et très loquace. Le groupe canadien, composé des frères Anderson, Scott (voix) et Sean (basse), de James Black (guitare), Rick Jackett (guitare) et Rich Beldoe (batterie), tourne aux États-Unis et dans le monde pour promouvoir son quatrième album. Plus accessible, Them vs. You vs. Me est un disque où la voix de Scott Anderson se distingue dans une palette sonore diversifiée qui diffère des opus précédents. La pièce-titre en est un éloquent exemple et surprend par son atmosphère planante et lyrique. "Elle s’est écrite assez rapidement, explique le batteur. Le texte était prêt et James est arrivé avec une mélodie à la guitare qui nous a enlignés vers une direction très ambiante. C’est très différent de notre son habituel, mais tout se place et je l’aime bien. Je ne dis pas que nous répéterions ce style pour un album en entier mais, quand même, c’est nouveau pour nous et nous l’assumons."

Il serait réducteur de penser qu’il y a une affirmation musicale dans le choix de ce titre, une manière de confirmer une nouvelle direction pour le groupe, lui qui sortait à peine d’une tournée au moment d’enregistrer, après avoir complété le tri à partir d’un corpus de 100 chansons. À peine trois mois de studio à huis clos, où la fatigue jouait sur les nerfs. "C’est après l’enregistrement que ce fut clair à notre esprit, constate-t-il. Avec le recul, on s’est rendu compte qu’il y avait eu beaucoup de pression. Nous avions le sentiment que c’était nous contre le monde entier. La compagnie de disques nous appelait constamment, nous avions des débats assez mouvementés entre nous, et les discussions étaient très intenses. Donc, en plus d’être isolés en face du monde et de la compagnie de disques, on s’isolait les uns des autres. Dans ces circonstances, on trouvait que ce titre était tout à fait approprié."

La démarche du groupe est simple et s’établit autour des textes de Scott Anderson qui, parfois, se permet des dédoublements de personnalité pour le plaisir d’incarner certains sujets délicats. Avec la pièce So So Suicide, Finger Eleven signe une formule rock qui lui est coutumière, avec un propos sans détour. "Au départ, nous ne savions pas quoi penser, précise-t-il. Nous regardions Scott l’air de dire: "Est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas?" C’est quand même assez direct comme texte, mais il voulait plutôt se substituer à une personne qui vit ce type d’émotion. Il n’y a aucune référence personnelle. C’est de la fiction, une manière d’observer un sujet qui parfois se résume à être un tabou dont personne ne parle." Le groupe persiste et trouve un équilibre pour contenir une longévité qui, pour d’autres, serait critique. "Nous avons changé ensemble, affirme-t-il. Après 15 ans, si nous n’étions pas des amis très proches, ce serait impossible de continuer. Malgré nos ego, toutes les opinions qui sont émises sont respectées. Et ça fonctionne!"

Le 28 avril à 20h
Au National
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