Pascale Picard : Solo en groupe
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Pascale Picard : Solo en groupe

Pascale Picard se lance dans la mêlée avec Me, Myself and Us, son premier album, bien entourée de sa bande. Un moment clé dans l’histoire d’un groupe qui trouve ses racines dans le folk et dans l’imaginaire d’une interprète au caractère bien défini.

Elle est fière de son disque et ne s’en cache pas. Peu importe où sa carrière l’amènera, Pascale Picard souligne sans détour qu’elle n’aura pas de difficulté à regarder en arrière. Me, Myself and Us, c’est l’album qu’elle voulait. Un disque sans compromis et fidèle à sa personnalité. "Nous avons eu carte blanche lors de l’enregistrement, insiste-t-elle. Personne n’est intervenu là-dedans. C’est important de faire quelque chose dans ces conditions. Autrement, je m’en serais voulu. C’est vraiment un trip de band." Un groupe (Philippe Morissette à la basse et Stéphane Rancourt à la batterie), et elle insiste. Elle insiste à un point tel qu’elle ne peut s’empêcher d’inviter son guitariste et complice, Mathieu Cantin, pour le bien de cette entrevue. "Après Les Pourris de talent à MusiquePlus, on se sentait mal à l’aise de faire des entrevues, indique-t-il. On ne savait pas trop quoi faire ou quoi dire. On n’avait pas de disque, rien à présenter sinon quelques chansons. Là, on est contents d’en faire."

C’est dans un environnement idyllique – à Morin Heights dans les Laurentides en compagnie des frères Grand, Dominique et Sylvain, dans le Wild Sky Studio – que le groupe de Québec s’est afféré pendant quatre mois à la production de cet opus folk-pop. "C’était assez intensif, se rappelle-t-elle. Nous logions là-bas la semaine et revenions à Québec les week-ends. Ça devenait une routine dangereuse. Nous étions tellement habitués à la route, je pense que nous faisions la distance Québec-Morin Heights en un temps record." Une véritable collaboration avec les brothers Grand, tel que le mentionne la pochette, qui a contribué à construire un album soigné, laissant toute la place à cette voix mordante et incarnée. "C’est surtout Dominique qui a travaillé avec nous, précise Mathieu. Nous étions comme des jeunes chiots, complètement fous, qu’il devait endurer. Rien de négatif par exemple. C’est le genre de gars qui saisit bien l’atmosphère qui règne en studio et qui y participe sans faire de discipline."

Au fil de la discussion, la chanson Annoying revient constamment sur la table. Sans doute l’une des pièces les plus directes de l’album avec son refrain accusateur: "I hate you as many as you are!" Un exemple cité pour illustrer la dynamique qui habite le groupe, le choix de l’instrumentation ou encore un accident de parcours qui survient sans prévenir et qui donne des souvenirs impérissables. "Elle représente bien l’album, répond-elle. Juste de l’avoir enregistrée spontanément à l’extérieur pour la voix, c’était vraiment cool. Tu entends même des oiseaux dans la prise. Pis, c’est une chanson de band. Ma démarche était très acoustique au départ, mais c’est vraiment avec le groupe que ça prend tout son sens. Annoying, c’est la chanson qui définit bien cette réalité. Seule à la guitare, c’est impossible. Ça ne marche pas avec ma voix et la façon dont je la chante. Il me faut du monde avec moi, il faut que ce soit entouré et supporté." Vous la verrez seule sur la pochette de son disque, mais détrompez-vous, c’est un groupe à part entière que vous entendrez.

Le 28 avril
À la Voie Maltée
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