Peter Bjorn & John : Jamais deux sans trois
Musique

Peter Bjorn & John : Jamais deux sans trois

Peter Bjorn & John sont soudainement apparus dans le paysage indie-rock sans qu’on les ait vus venir. L’une des plus belles surprises de 2007.

Deux jeunes se rencontrent à l’école secondaire, forment ensemble plusieurs groupes puis recrutent quelques années plus tard un troisième joueur, font paraître quelques disques plus ou moins bien produits avant de connaître du succès. L’histoire de Peter Bjorn & John est plutôt simple et ressemble à celle de bien d’autres groupes. Voilà donc pour les présentations d’usage.

Non, ce n’est surtout pas ce nom, assez peu sexy merci, qui aura attiré notre attention sur ce trio suédois. Peter Morén, Björn Yttling et John Eriksson nous auront plutôt séduits avec leur pop-rock ultra-accrocheur, dont le ton oscille entre candeur et nostalgie, qui pige dans un large spectre d’influences. On décèle ici quelques traces du rock britannique des années 60, là des empreintes disco des années 70 et ailleurs, des relents du new-wave des années 80 ou du rock alternatif des années 90. Tiré de l’album Writer’s Block, paru l’an dernier en Europe mais il y a tout juste deux mois ici, le premier extrait Young Folks est une vraie bombe pop qui rend accro dès les premières écoutes avec ses sifflements nonchalants, ses percussions fébriles et l’ajout d’une voix féminine (celle de Viktoria Bergsman des Concretes).

Joint chez lui en Suède alors qu’il y passait une semaine de vacances, Bjorn nous explique ce qu’il entend par la notion de "pop": "Pour moi, pour qu’une chanson pop soit parfaitement réussie, elle doit surprendre et déjouer les attentes de l’auditeur. Elle doit faire son effet dès les premiers instants. L’effet doit être immédiat, mais en même temps, cette chanson doit dégager une espèce d’impression d’immortalité. Je retrouve ce sentiment, par exemple, dans la pièce Crystal de New Order."

Après un disque éponyme (2002) et Falling Out (2004) paru seulement en Europe, Writer’s Block a finalement abouti en Amérique avec quelques mois de retard. "Nos deux albums précédents sont aussi bons, sinon meilleurs que Writer’s Block. C’est vrai toutefois que ce dernier sonne beaucoup mieux! Et contrairement aux deux autres où seul Peter chantait, nous nous sommes passé le micro à tour de rôle et avons tous participé à l’écriture des pièces."

Alors que le groupe n’avait mis les pieds qu’une seule fois aux États-Unis et jamais au Canada, le voilà attendu de pied ferme dans près d’une vingtaine de villes. "Nous sommes encore très surpris de cet engouement, mais en même temps, je peux comprendre pourquoi les gens ont adhéré. On crée une musique simple et sans prétention… donc très accessible."

Le spectacle du 5 mai affiche complet, mais que ceux qui manqueront le bateau se rassurent: le groupe sera de retour lors de la deuxième édition du festival Osheaga, qui aura lieu les 8 et 9 septembre prochains. "Ah oui, nous retournerons à Montréal en septembre? Ah bon… tu me l’apprends!" Comme quoi, ces gars ne sont pas encore tout à fait habitués au rythme effréné de la vie de rock star.

Le 5 mai
Au National
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