Juan Sebastian Larobina : Cuisine fusion
Juan Sebastian Larobina, gagnant du Prix du public du Festival en chanson de Petite-Vallée en 2002, excelle dans la cuisine fusion. Établi en Gaspésie depuis 1997, il mixe ses origines latino-américaines à des ingrédients typiquement québécois pour en faire une délicieuse pâte musicale.
Juan Sebastian Larobina voit le jour en Argentine. En 1980, en raison du climat politique tendu, ses parents immigrent au Mexique. Le musicien y grandit. Puis, à la fin des années 90, il prend la décision de s’établir en Gaspésie. Ce parcours de vie s’entend sur Norte-Sur, album qu’il a enregistré en 2005 et qu’il présente samedi au Moulin Michel de Gentilly.
Sur son site Internet, le multi-instrumentiste raconte que, depuis son arrivée au Québec, sa démarche artistique a connu une évolution majeure. On peut se questionner sur le pourquoi de cette transformation. "On se laisse influencer par la musique qu’on écoute. En arrivant ici, c’est sûr que ma musique a changé, explique-t-il. En s’éloignant de nos racines, on apprécie plus ce qu’on a. Moi, je suis né en Argentine et j’ai habité au Mexique presque toute ma vie. Le tango et les musiques folkloriques argentine et mexicaine n’ont pourtant jamais fait autant partie de mon répertoire qu’aujourd’hui, alors que je suis loin, à 14 000 kilomètres de là!" Il ajoute: "Je me suis réapproprié mes propres racines, mais j’ai des influences autant reggae, funk que jazz. Écrire des chansons, c’est comme la bouffe. On ne mange pas la même chose tous les jours; on essaye de goûter à plein de trucs. Et des fois, on a des coups de coeur!" Comme la musique traditionnelle québécoise!
Gagnant du Prix du public du Festival en chanson de Petite-Vallée en 2002 et du Prix Étoile Galaxie 2006 lors de la rencontre automnale du ROSEQ, Larobina se révèle une véritable bête de scène. "C’est mon métier. J’ai tellement fait de scène, j’ai tellement fait d’animation de rue, explique-t-il. À 17 ans, tous les jours, je devais prendre l’autobus. C’était plate parce que les gens ne se parlaient pas entre eux. Un jour que j’allais à mon cours de musique – j’étais dans une chorale -, je me suis mis à répéter ma flûte. Tant qu’à perdre mon temps pendant 45 minutes… Puis, il y a quelqu’un qui a passé et qui m’a laissé de l’argent. Alors, je me suis dit: "Bingo! Je vais faire ça tous les jours." Pendant six mois, j’ai voyagé sans payer de billet d’autobus; tous mes transports étaient non seulement gratuits, mais ils étaient payants! Je faisais de l’argent. Là, j’ai appris que la musique était un outil incroyable."
Cet outil, l’artiste prévoit bien s’en servir au cours des prochains mois. "Je suis en Gaspésie depuis 10 ans. Le Québec ne me connaît pas encore parce que j’ai fait les îles de la Madeleine et la Gaspésie. J’ai commencé à l’envers. Là, je m’approche de la ville!" s’exclame-t-il.
Le samedi 5 mai à 20h
Au Moulin Michel de Gentilly
Voir calendrier World/Reggae