FIMAV : Aventure sonore
Musique

FIMAV : Aventure sonore

Le FIMAV, rendez-vous annuel des musiques aventureuses, est de retour à Victoriaville avec, comme chaque fois, ses promesses, ses attentes et ses surprises. Coup d’oeil.

Le bilan annuel d’assistance au Festival de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) est en dents de scie ces dernières années (15 % de moins en 2006 qu’en 2005, mais 30 % de plus en 2005 qu’en 2004, etc.); quoi qu’il en soit, le Festival récolte depuis quelques années entre 5 000 et 6 000 entrées durant le week-end de la fête de Dollard. Beaucoup de monde, qui vient y découvrir les derniers développements et les nouvelles tendances en musique de création, un terme qui annihile toute frontière entre les genres, du jazz aux musiques du monde et du rock aux musiques contemporaines. Mais les aficionados de ces musiques actuelles ont souvent des racines dans le jazz, et Michel Levasseur, directeur du FIMAV, l’a constaté l’année dernière, alors que son festival ne présentait pas de grands noms du genre: "J’ai été très choqué l’année dernière par la défection d’une bonne partie du public, et même de certains journalistes, qui considéraient que nous avions complètement abandonné le jazz, ce qui était faux de toute façon…" C’était faux, en effet, mais il faut, dans une programmation comme celle-là, que l’amateur aille chercher autre chose que des noms.

Pas de chance à prendre, il y aura bien, cette année, des noms. John Zorn repasse par Victo (le 18), mais fin seul; le chef de file de la musique actuelle en solo, c’est du très rarement vu. Anthony Braxton n’aime pas beaucoup que l’on dise qu’il fait du jazz, mais bon, ce n’est quand même pas de la musette… Il y sera deux fois le 20 (à moins que ce soit trois, comme en 2005, alors qu’il avait rejoint Wolf Eyes sur scène), avec son trio et avec un projet impliquant un ensemble de 12 musiciens (sans compter le multi-instrumentiste). Ses trois passages au FIMAV 2005 ont été publiés sous étiquette Victo; écoutez son sextet, et imaginez ça en double… Côté "jazz", il y a aussi la fantastique pianiste Marilyn Crispell, qui ouvre le FIMAV en quatuor, juste avant le Corkestra, un octet qui débarque des Pays-Bas derrière le pianiste Cor Fuhler.

Pour les amateurs du versant rock, il y a les Melvins, un groupe américain dont l’existence n’est pas étrangère à l’explosion du mouvement grunge (ils auraient refusé de prendre Kurt Cobain comme bassiste!). Cependant, le vétéran de l’année sera sans aucun doute Daevid Allen, mythique co-fondateur de Soft Machine (en 67!) et de la galaxie Gong, qui s’agrandit d’une nouvelle planète: Acid Mothers Gong, un mélange inusité entre le groupe de l’Australien francophile et les Japonais du très psychédélique Acid Mothers Temple (le 19). Ceux qui veulent un bruit plus dru que dans le rock viendront à la toute fin du festival, le 21 à 20h au Colisée, pour la rencontre au sommet (au peak!) entre Keiji Haino et Merzbow; des bouchons? Bonne idée…

Montréal compte sa représentation quotidienne, et très expérimentale: Jean-François Laporte le 17, Theresa Transistor le 18, Victoriaville Matière Sonore (eh oui, c’est de Montréal) le 19, Quasar le 20 et Joane Hétu le 21.

FIMAV
Du 17 au 21 mai
À Victoriaville
fimav.qc.ca

À voir/écouter si vous aimez
La musique expérimentale
Le jazz
Le rock