Peaches : Fruit interdit
Musique

Peaches : Fruit interdit

Peaches viendra présenter son nouveau projet dans le cadre de la Biennale de Montréal. Âmes prudes, s’abstenir.

Paru l’été dernier, Impeach My Bush, le dernier-né de Merrill Nisker, alias Peaches, atteignait de nouveaux sommets de débauche en proposant une avalanche de textes crus et lubriques. Ancienne professeure de musique pour enfants, la Torontoise exilée à Berlin se défend de vouloir provoquer à tout prix. "Parce que j’arrive avec des propos salaces et que je ne suis pas une rappeuse du ghetto, on dirait que ça fait de moi une catin! De nos jours, on chante toujours d’une perspective de mâle hétérosexuel. Lorsqu’une femme entretient un discours épicé, on dit qu’elle est obsédée sexuelle! Pourtant, je ne le suis aucunement. Mon but ultime est de créer de la musique de party qui rende les gens fous, littéralement. Je tente d’inclure un public qui n’est pas nécessairement visé par l’industrie musicale actuelle. En fait, je tente de rejoindre tout le monde, autant les gars que les filles, peu importe leur orientation", avance l’impudique dame.

Seule avec son fidèle beatbox Roland MC-505 pour ses deux premiers recueils électro-glam-punk (The Teaches of Peaches, Fatherfucker), la libidineuse Peaches a choisi de s’entourer de collaborateurs (Mickey Petralia et Greg Kurstin) pour l’élaboration du décapant Impeach My Bush. "Au début, je me disais qu’il était impossible de partager le boulot avec d’autres artistes, mais finalement, j’ai fini par me sentir confortable et excitée par l’idée. Je me retrouvais dans une période de ma vie où j’étais satisfaite d’être reconnue en tant qu’auteure, productrice et interprète, et afin de grandir, musicalement parlant, j’avais besoin de recruter d’autres gens", assure la délurée et volubile diva.

De passage en ville pour le week-end d’ouverture de la Biennale de Montréal, événement multidisciplinaire réunissant, entre autres, Les Georges Leningrad (qui présenteront un ballet!) et Lesbians on Ecstasy, la reine de l’impertinence présentera un concept tout à fait inusité intitulé The Peach Pit. Cette fois-ci, pas de demoiselles barbues au programme. "Depuis maintenant quatre ans, je collectionne les objets que les gens jettent sur la scène lors de mes spectacles et j’ai construit une immense cave pour y entreposer des sous-vêtements, des soutiens-gorge, des t-shirts, toutes sortes de choses. Un jour, j’ai décidé d’étaler ces objets par terre chez moi et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire avec ça!" s’exclame la pote de Gonzales.

Souhaitant échafauder son prochain album l’été prochain et élaborer ses installations d’art tout en continuant de trimbaler ses platines à travers la planète, Miss Nisker est loin d’avoir vidé son sac de projets. "J’ai une autre idée en tête intitulée Fuck the Pain Away. Beaucoup de gens m’ont fait parvenir des créations inspirées par cette chanson. J’ai reçu une vingtaine de peintures, des livres, des installations de lumières, une pièce de théâtre, des vidéos, de nouvelles versions de la pièce. J’ai envie d’élaborer un spectacle autour de ce concept. À mes débuts, je travaillais en solo et les gens avaient tendance à me classer comme une adepte de l’art-performance. Maintenant qu’on sait qui je suis vraiment, j’ai envie d’aller rejoindre les gens d’une autre façon et je peux me permettre de laisser libre cours à ma folie." Inclassable, cette Peaches.

Le 12 mai
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