François Cousineau : En avant la musique
François Cousineau prend à coeur son rôle de porte-parole du Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec. Il est catégorique: si tout le monde jouait de la musique, la planète s’en porterait mieux.
"Faire de la musique, ça développe le cerveau et ça amène vers l’amour et la paix." Cette idée, le porte-parole du Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec, François Cousineau, la répétera à quelques reprises au cours de l’entretien qu’il nous accorde dans sa charmante demeure avec vue sur le Memphrémagog.
"Quand on m’a proposé d’être porte-parole, j’ai sauté là-dessus. L’apprentissage de la musique est primordial. À l’école, à côté de A-B-C-D-E-F, il devrait y avoir do-ré-mi-fa-sol-la-si-do! lance-t-il. Mentalement, spirituellement, socialement, dans 20 ans, je suis certain qu’il y aurait un changement d’attitude; une conscientisation."
Même si le Festival bat des records d’inscriptions – 287 groupes en compétition cette année -, Cousineau croit que chaque école devrait posséder un ensemble musical. Et chaque ville, aussi. Il se porte même volontaire pour diriger un éventuel orchestre magogois. "Le fait de jouer de la musique ensemble, on devient très conscient des autres", mentionne-t-il. "La musique, ça nous caresse en dedans!"
MON AMOUR DE MUSIQUE
François Cousineau a déjà participé au Festival des harmonies. À l’époque, dans les années 50, il jouait des percussions sous la direction de Sylvio Lacharité. Sherbrooke a d’ailleurs été marquante dans son cheminement. C’est ici qu’il a découvert la musique en prenant des leçons de piano avec Soeur Irène Ducharme, qui a su déceler son talent et l’aider à bâtir sa confiance en lui.
Pour mettre toutes les chances de son côté, François Cousineau est allé étudier en droit, mais menait une double vie de musicien, gagnant des sous grâce à divers contrats. Puis est venue la rencontre avec Diane Dufresne et Luc Plamondon, avec lesquels il a formé "le trio infernal" durant les années 70, composant des dizaines de chansons marquantes dans l’histoire de la musique québécoise, comme J’ai rencontré l’homme de ma vie et Chanson pour Elvis.
Après une faste carrière l’ayant amené à composer plus de 200 chansons pour des artistes comme Robert Charlebois, Céline Dion, Claude Dubois, et Ginette Reno, le pianiste admet que les commandes se font plus rares. Son dernier disque, Clin d’oeil à des amis, paru en 2003, a remporté un certain succès, "mais pas comme je l’aurais voulu."
À temps perdu, il travaille sur un opéra qu’il a débuté avec Plamondon dans les années 90. Quand il se promène dans la merveilleuse nature qui entoure sa demeure, il en profite même pour "repiquer" les chants des oiseaux, qui évoqueraient si bien la nature dans l’oeuvre. Le projet est toutefois sur la glace pour le moment, Plamondon se trouvant fort occupé avec ses autres opéras rock. "Ce que je trouverais extraordinaire, ce serait de pouvoir le finir et le présenter, souligne Cousineau. Mais c’est pas grave si ça n’arrive pas. C’est plate un peu pour mon égo et ma vanité. Mais on va pas virer fou avec ça! Si c’est pas ma toune qui joue, ça en sera une autre."
À 65 ans, François Cousineau a décidé de lâcher prise sur le succès commercial. Il a d’ailleurs bien d’autres chats à fouetter. "J’ai des centaines de projets, j’ai de la misère à arrêter", note celui qui débutait la construction d’un bâtiment agricole à notre passage chez lui.
LA PROGRAMMATION
Pour la 20e année consécutive, le Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec se tient à Sherbrooke. Le plus grand rassemblement de musiciens au pays – ils sont pas moins de 10 000! -débute ce jeudi avec un concert gratuit de l’Orchestre de musique de film de Sherbrooke, à 20h à la Salle Maurice-O’Bready. Samedi à 20h, au même endroit, le concert prestige met en vedette le flûtiste James Walker en compagnie d’un big band.
À travers les compétitions plus classiques se tient le Concours Pop, le samedi à 19h sous le chapiteau; une compétition de groupes rock, ska, punk et alternatif.
Enfin, le volet OFF, amorcé il y a quelques semaines déjà, se poursuit samedi et dimanche après-midi à l’agora Strathcona, la passerelle des Draveurs et la Halte des Nations. Bon festival!
Du 17 au 20 mai
À l’Université de Sherbrooke
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