Pole : Pole Position
Musique

Pole : Pole Position

Le Berlinois Pole élargit sa palette musicale avec Steingarten, un album d’une densité sonore remarquable qu’il fera découvrir lors de l’ouverture de la cinquième saison des Piknic Électronik.

Puisant allègrement dans les rythmiques dub et reggae, Stefan Betke, mieux connu sous le nom Pole, lançait récemment Steingarten, un sixième album franchement rafraîchissant. Après avoir flirté avec le hip-hop sur un ambitieux projet éponyme paru il y a quatre ans, le maître du click’n’cut nous a concocté une mixture ambiante, toujours minimale, mais parcourue de mélodies fragmentées, de grooves funky et d’une chaleur atypique. Constitué de boucles d’une désarmante simplicité mais hautement texturées, mélancolique, alambiqué et bénéficiant d’une production souple, l’opus semble redéfinir l’art de l’architecte sonore. "Il était hors de question que je me répète. Je ne renie pas mes albums précédents, mais après trois disques de click’n’cut constitués de bruits abstraits, je considère que j’avais fait le tour de la question. La raison d’être de Pole est d’enrichir mon langage musical et je désirais aborder mon univers d’une manière plus directe tout en incluant des sons distordus appartenant au lexique rock. L’intention était d’arriver avec un produit brut et de me retrouver assis entre deux chaises. Bref, quelque part entre le techno et le funk. L’intérêt était de combiner ces éléments et d’atteindre un nouveau niveau dans mon développement."

Malgré l’omniprésence de beats, il ne faut pas croire que Betke vient de pondre un disque visant la piste de danse. Même s’il n’a rien perdu de son goût marqué pour la distorsion et les bruits étranges, son nouveau-né propose une écoute plus confortable que ses oeuvres précédentes. Une tentative de rejoindre un public plus large? "La musique est faite pour les gens. Il est évident qu’à cause des beats superposés, le compact est plus facile à avaler que le click’n’cut aride d’antan. Je n’ai rien contre la musique accessible, mais ce n’est pas ce que j’avais en tête lorsque j’élaborais le projet. Si j’avais décidé de faire paraître cet album il y a sept ans, les gens n’auraient rien saisi. Aujourd’hui, je considère que le peuple est plus éduqué en matière de musique électronique et je peux me permettre de risquer davantage."

De passage en ville pour l’ouverture de la nouvelle saison des Piknic Électronik, le Berlinois présentera ses nouvelles compos et nous réserve une prestation live "plus dure et plus dub" que l’album. Pari tenu, pari réussi.

Le 20 mai avec Monolake, Slim Jim et Sternreise & Mparadis
Place de l’Homme du parc Jean-Drapeau
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À voir/écouter si vous aimez
Deadbeat
Jan Jelinek
Monolake

ooo

PIKNIC ÉLECTRONIK 2007

Devenu un événement incontournable grâce à son ambiance conviviale et parfaitement ludique, le Piknic Électronik fait peau neuve cette année et promet d’en mettre plein les oreilles. En plus d’offrir des ateliers afin d’initier le public aux rudiments de l’art du djing, on sera en mesure de syntoniser la Radio Piknic (consultez le site Web de l’événement) et de capter en temps réel les performances. Pour l’édition 2007, il faudra surveiller les artistes locaux Vincent Lemieux, Pheek, MightyKat, Éloi Brunelle, Maüs, Soundshaper et Jordan Dare, sans oublier les Américains Josh Wink et Jacob London, le Suédois Vincent Casanova et James Holden du Royaume-Uni. De plus, on célébrera le cinquième anniversaire des Piknic les 23 et 24 juin avec Le Tigre en DJ set, Nu Ravers on the Block, DJ Frigid, Josh Wink, Fred Everything, Millimetrik et un "iPod Battle" bien spécial. Entre-temps, c’est un départ le 20 mai en compagnie de Monolake, Pole, Slim Jim et Sternreise & Mparadis à la place de l’Homme du parc Jean-Drapeau. Ne reste plus qu’à souhaiter que le beau temps soit au rendez-vous. (www.piknicelectronik.com)