Damien : Encore plus
Damien, le rappeur à la guitare, refait surface avec un nouvel opus encore plus incisif et assuré.
Installé à Montréal, il y a deux ans, afin de se retrouver au coeur du bouillonnement artistique, le jeune homme originaire de Granby a visé juste. Propulsé au sommet des palmarès de radios commerciales en 2005 grâce à J’aurais voulu (morceau renfermant un échantillon du Blues du businessman de Claude Dubois), Damien a rapidement découvert son potentiel de rejoindre un large public. "Au départ, ce succès m’a pris par surprise, mais lorsque j’ai constaté l’ouverture des radios, j’ai redoublé mes efforts et décidé de pousser les choses à fond afin d’élargir ma clientèle.
Deux ans et demi après la parution de l’album éponyme de Damien, Plus que jamais, son deuxième opus solo, atteint enfin les bacs. Échafaudé en juillet 2006, l’album est complété un mois plus tard, mais doit demeurer sur les tablettes pour des questions de marketing. Pris sous l’aile des Disques Helena, le jeune homme souhaite alors donner un aspect plus incisif à ses compos, largement introspectives. "Lorsque j’ai décidé de monter mon premier spectacle avec un groupe complet, j’ai pris conscience de ce qui m’attirait vraiment, de ce qui fonctionnait et ne fonctionnait pas sur scène. Je devais bâtir mon nouveau disque en fonction du spectacle à venir. Afin de faire lever la foule, les chansons devaient être plus percutantes. Travaillant avec des musiciens accomplis, je me suis permis d’accentuer les aspects rock et rap et d’expérimenter davantage".
Alors que son premier disque fut enregistré en solo dans un vulgaire sous-sol, Damien a déménagé son équipement au studio de l’espace Dell’Arte pour l’élaboration de Plus que jamais. Si, au fil des ans, l’équipe qui le soutient s’est solidifiée, l’inconditionnel de Manu Chao ne cache pas sa préférence pour le travail en solo. "Lorsqu’on démarre dans la business, on pense qu’on peut tout faire seul mais, rapidement, on se rend compte que ce n’est pas si simple que ça. J’ai un aspect assez dictateur et j’aime mettre mes idées de l’avant. Lorsque je sens que je perds le contrôle créatif, j’éprouve un désintéressement et je m’enfuis. Ayant une vision très précise des choses, je déteste lorsque des éléments extérieurs viennent brouiller mes plans. J’aime conserver intacte l’émotion de mes projets et aller jusqu’au bout de mes idées", précise le polyvalent musicien.
Combinant des rythmes latins, reggae et des accents pop, le nouveau-né aborde des thèmes plus engagés socialement et propose une facture davantage organique. Épaulé par Papaz, Dupuis et DJ Blast, le prolifique M.C. entrevoit la possibilité d’une escale européenne à l’automne et un retour en studio en hiver. Mais d’ici là, plusieurs spectacles l’attendent à travers la province.
Damien
Plus que jamais
(Helena/Dep)
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