Richard Paré : L'excellence au bout des doigts
Musique

Richard Paré : L’excellence au bout des doigts

Richard Paré est le soliste du dernier concert des Violons du Roy. Une mission lui incombe: nous dévoiler les deux nouveaux instruments du Palais Montcalm. Place au clavecin et à l’orgue.

L’interprète ne chôme pas. À quelques jours de cette soirée consacrée aux nouveaux instruments de la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, Richard Paré en est aux derniers préparatifs. Après le piano Steinway de Hambourg, que nous avons pu entendre sous les doigts de Marc-André Hamelin, c’est au tour du clavecin et de l’orgue positif, les deux autres acquisitions de la salle de concert, que nous découvrirons cette fois grâce au fidèle musicien des Violons du Roy. "C’est splendide comme expérience", déclare d’emblée le claveciniste et organiste. "Pour la musique baroque, cette salle était une nécessité. Avec un tel environnement et ces deux instruments à notre disposition, nous n’avons plus à chercher les compromis."

Deux facteurs d’instrument ont été sollicités pour la confection de ces deux joyaux de prédilection. L’interprète a pu être témoin de certaines étapes qui ont mené au choix de la facture des instruments de musique. "Il y avait des exigences précises, explique-t-il. Yves Beaupré, par exemple, a confectionné une réplique d’un clavecin flamand, un modèle Dülcken. C’était le meilleur compromis pour l’interprétation des répertoires allemands et français. Pour le positif, Hellmuth Wolff a élaboré un mécanisme plus flexible. Ce qu’on appelle le buffet est composé de rayons qui possèdent des glissières aux ouvertures, cela permet d’atténuer la puissance de l’émission." Des détails techniques qui passionnent le musicien et qui montrent tout le souci appliqué à la reconstitution des instruments.

Le programme cherchant à mettre en évidence leurs qualités a été choisi en conséquence, allant du concerto à la musique de chambre. Les musiques françaises et allemandes sont à l’honneur, servies par Haydn, Haendel, Purcell, Bach et Mondonville, un compositeur français de la période du baroque tardif. "J’ai choisi une sonate pour clavecin et violon, note-t-il. C’était une période trouble pour la musique française. Elle faisait face aux conséquences de la Révolution, et une forme de décadence s’y était installée. Par contre, il y a eu des expériences positives. Les oeuvres de Mondonville en font partie. Les principes de l’ornementation sont présents, conjugués à des motifs galants qui font penser à Mozart." Au plaisir de découvrir les instruments se rajoute celui de la musique.

Le 25 mai à 20h
Au Palais Montcalm
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