Socalled : So unique
Socalled captive avec un alliage revigorant de hip-hop et de chants traditionnels yiddish.
Après avoir fait paraître quelques albums en collaboration avec d’autres musiciens, Socalled (Josh Dolgin pour les intimes) s’apprête à lancer Ghettoblaster (en magasin le 12 juin). Malgré le coup de main qu’il a reçu de plus d’une quarantaine de musiciens d’ici et d’ailleurs, le Montréalais considère qu’il s’agit de son véritable premier album solo ainsi que de son oeuvre la plus aboutie. "C’est la première fois que je suis entièrement satisfait de la fusion des sons électroniques avec de vrais instruments. C’était la première fois aussi qu’un travail rigoureux était effectué sur le plan de la réalisation, alors le résultat sonne beaucoup mieux. D’habitude, je faisais tout par moi-même dans mon sous-sol, avec un équipement de base", affirme-t-il.
Pour la confection de Ghettoblaster, qui s’est déroulée dans une quinzaine de studios d’Amérique et d’Europe, il a su s’entourer de plusieurs artistes qu’il qualifie de véritables "légendes vivantes". Tel est le cas du tromboniste Fred Wesley qui a participé aux albums les plus importants de James Brown, du chanteur yiddish Theodore Bikel et du pianiste lounge Irving Fields, aujourd’hui âgé de plus de 90 ans. Il a également eu la chance de travailler pour la première fois avec Gonzales, un ami de longue date, ainsi qu’avec les Montréalais Sans Pression et Katie Moore.
Puisque sa famille est d’origine juive, on pourrait croire que son enfance (passée dans la petite municipalité québécoise de Chelsea, située à quelques minutes d’Ottawa) a été bercée au son des musiques traditionnelles et qu’il s’est ensuite initié au hip-hop. Or, c’est plutôt le contraire qui s’est produit: c’est le hip-hop qui l’a conduit à un retour aux sources de sa propre culture: "J’ai commencé à perfectionner les techniques de production hip-hop alors que j’étais à l’école secondaire. Je me suis mis à collectionner les vieux disques pour en faire des échantillonnages et c’est seulement quand j’étais à l’université que je suis tombé par hasard sur des disques yiddish, hassidiques et klezmer. C’est de cette façon que j’ai vraiment découvert mes propres racines, et même si j’ajoute de nouvelles teintes à cette tradition, j’ai l’impression de bien faire mes devoirs en la maintenant vivante."
Si certains diront que cette étoile montante de la scène underground montréalaise (il a remporté, lors de la dernière édition du Pop Montréal, le Prix de la relève et il est très populaire en Europe) a inventé un nouveau genre musical, le principal intéressé ne partage pas nécessairement leur avis: "Ce que je fais, personne ne le fait, mais je ne crois pas que ce soit une nouvelle forme de musique pour autant, car le métissage des genres et des cultures fait partie de la philosophie hip-hop depuis toujours."
À propos de sa performance extérieure dans le cadre du Festival de rue St-Viateur, il nous dévoile que Katie Moore et Subtitle seront de la partie, ainsi que quelques invités-surprises.
Le 1er juin
Au Festival de rue St-Viateur
À voir si vous aimez
Matisyahu
Gonzales
David Krakauer
FESTIVAL DE RUE ST-VIATEUR
Pour souligner son 10e anniversaire d’implantation au Québec, Ubisoft fait les choses en grand en organisant rien de moins qu’un festival alliant musique, cinéma, arts visuels et arts de la rue. Les festivités auront lieu le 1er juin dans la rue St-Viateur. Dès 14 h, se succéderont sur une scène extérieure située au coin de Saint-Viateur et Saint-Laurent des artistes comme Yesterday’s Ring, Dee, Los Papas, Socalled et Pas Chic Chic. Le tout se poursuivra jusqu’en soirée avec, en finale, une performance de Patrick Watson. Pour l’occasion, il sera seul au piano pour accompagner en direct la projection de deux courts métrages muets datant de plus d’une centaine d’années. Peinture en direct, spectacles de marionnettes et de magiciens… il y aura de tout, pour tous les goûts. (C.R.)