Marie-Josée Houle : Courtepointe de sons
Musique

Marie-Josée Houle : Courtepointe de sons

L’accordéoniste Marie-Josée Houle lançait ce printemps Our Lady of Broken Souls, un premier album qui mélange des sonorités de musette parisienne et de jazz gitan. Rencontre avec une métissée passionnée.

Marie-Josée Houle est une artiste "touche-à-tout" habitant la capitale depuis trois ans. Après avoir vécu à Val-d’Or, Edmonton et Halifax, s’identifiant d’abord comme une "Québécoise bilingue", elle a été amenée ici par le travail. Mais le mouvement fait partie de la définition de la liberté pour Houle: "J’ai un emploi qui me permet de me balader et de jouer ma musique quand je le veux. Il faut savoir quand partir. J’ai fait mon nid ici, mais je sais que bientôt je devrai aller faire mon nid ailleurs."

Connue pour ses collaborations – notamment avec Glenn Nuotio, Mélissa Laveaux et le Casey Comeau and the Centretown Wilderness Club -, son émission de radio à CKCU et son artisanat, elle multiplie les champs d’expression. Il faut dire que c’est dans le but de trouver un groupe de musique métal qu’elle a commencé, il y a trois ans, à fréquenter les musiciens d’Ottawa. Après l’avoir longtemps fait séjourner dans le placard, Marie-Josée a ressorti son accordéon il y a quelques années, prête à en défendre le son envers et contre tous, proclamant que "l’accordéon peut être sexy".

Marie-Josée Houle a décidé d’autoproduire son premier album. Un choix difficile, mais réfléchi: "J’ai choisi l’indépendance, non pas pour le contrôle, mais pour pouvoir rester branchée sur ma communauté, jouer avec qui je veux et quand je veux, sans limites. Je n’ai pas de gérant, pas de liste de contacts, mais entre artistes, on se partage l’information, ce qui me permet de jouer un peu partout." C’est entourée de Aalya Ahmad au violon, Rob Skitmore aux guitare et mandoline, Derek Loewen aux percussions et à la batterie et Kosta McKay aux choeurs qu’elle incarne cette "Notre Dame des âmes brisées", amalgame de genres allant des musiques gitanes d’Emir Kusturica jusqu’au rock plus sombre de Tindersticks ou au folk d’Eleni Mandell. Et c’est avec une intensité théâtrale que mademoiselle Houle interprète ses chansons de regret et de vengeance. L’album est de facture plutôt artisanale, ce qui convient assez bien au style folk et métissé de Houle.

Sur Our Lady of Broken Souls, une grande variété d’influences révèle le parcours de l’auteure. Les rythmes lancinants, les violons tziganes et l’accent franco-albertain aux teintes country accusant une certaine proximité avec Mara Tremblay sont témoins de son enfance dans les Prairies. L’accordéon musette, le violon de Marie m’appelle, l’intensité du chant rappellent un héritage français épars des Prairies aux bayous. Cette originalité identitaire fait partie de son être: "Plutôt que de penser en termes de langue, je pense en termes d’objets, de formes", de dire l’accordéoniste. Quête de liberté, amours, regrets et rédemption, il s’agit d’une oeuvre achevée, accessible et franchement réussie.

Marie-Josée Houle sera en spectacle dans le cadre du Westfest le samedi 10 juin 2007 sur la scène principale à 13h. Elle fera aussi l’introduction de la pièce Forever Yours, Marilou de Michel Tremblay pour la Chamber Theater Co. à la Cube Gallery (7, avenue Hamilton Nord) du 14 au 16 juin. Son album, Our Lady of Broken Souls, est en vente au Ottawa Folklore Centre, chez Compact Music et Birdman Sound. On peut aussi le commander par courriel directement à l’artiste. Info: www.uglysocks.com ou www.myspace.com/mariejoseehoule.

Marie-Josée Houle
Our Lady of Broken Souls

Le 10 juin à 13h
Sur la scène principale – Westfest