The Sainte Catherines : La maturité dans le désordre
The Sainte Catherines retournent sur scène après six mois d’absence. Toujours la même énergie et le même désir d’affronter l’ordre établi. Discussion avec Hugo Mondie sur l’évolution du groupe et le temps qui… assagit?
Après l’album Dancing for Decadence, paru l’année dernière sur l’étiquette américaine Fat Wreck, c’est l’heure de faire le point avec le chanteur Hugo Mudie des Sainte Catherines. Les tournées se sont additionnées au cours de la dernière année pour le groupe punk-rock de Montréal composé de Louis Valiquette (guitare et voix), Marc-André Beaudet (guitare et voix), Frederic Jacques (guitare et voix), Jef Roberge (batterie) et Guillaume Nadeau (basse et voix). La formation a sillonné les villes américaines et a réussi à intégrer une démarche professionnelle dont elle est fière. Montréal est leur château fort, et Mudie pense encore au spectacle de la veille, lors de cette entrevue, aux Foufounes Électriques. "Il y avait 1000 personnes, décrit-il. C’était le dernier show de Fifth Hour Hero à Montréal. Il y a toujours eu quelque chose de particulier quand on joue à Montréal, mais là, c’était émotionnel."
La formation s’est forgé une réputation unique avec le temps. La scène demeure son principal intérêt, et l’entente signée avec l’étiquette américaine a contribué à ouvrir ses horizons. "Avant, nous étions sur les scènes punks typiques, les sous-sols et les églises, explique-t-il. Notre seul et unique but, c’était d’être dans un band, donc. C’est sûr qu’il y avait des tournées où ça ne nous dérangeait pas d’être devant cinq personnes, de ne pas être payés ou encore de se faire fourrer par les promoteurs. On couchait dans des chambres d’hôtel dégueulasses… Mais tu te rends compte que ça peut nuire à ta santé mentale. En vieillissant, nous avons appris à prendre les bonnes décisions. Mais j’apprécie le fait que nous soyons passés par là."
Le marché américain demeure une aventure singulière et intense. Un marché vaste qui a endurci la personnalité du groupe. Ses membres ont toujours intégré la foule dans leur performance, et les circonstances peuvent dégénérer. "C’est arrivé plus souvent qu’on se batte lors des shows là-bas, constate-t-il. Mais, c’est quand même des shows punks… C’est normal que ce soit plus intense. On n’a jamais eu une mauvaise attitude sur la scène, c’est juste que ça peut arriver qu’il y ait quelqu’un qui n’aime pas ce que tu fais et qui te sacre une claque sur la gueule ou un coup de pied dans la face. Mais je n’ai jamais eu peur, on est quand même huit sur la route. S’il y a quelqu’un qui veut faire quelque chose ben… on est une gang assez soudée pour répliquer. À vrai dire, j’aime bien ça. C’est un danger que je trouve excitant. Ça manque d’action dans le monde musical. Tout le monde est gentil avec tout le monde… J’ai toujours trouvé ça le fun quand il y avait des gens qui s’envoyaient chier. Ce n’est pas ce que je veux, mais quand c’est imprévisible, ça me plaît."
À travers les joutes de lutte et les autres projets, tels que le groupe Les Chats de Ruelle, le chanteur médite un peu sur une suite discographique. "On y pensait récemment, admet-il. On a toujours écrit des tounes sur ce qui nous touche, ça n’a jamais été une décision d’être un band politisé. La seule ligne directrice dans notre démarche, c’est qu’il y a ben de la marde qui se passe, mais qu’il y a toujours de l’espoir. Je pense que ça va rester. Mais, on a vieilli, les membres du groupe ont des enfants, des femmes, on est peut-être moins frustrés. Malgré tout, c’est impossible que l’on se retrouve dans une situation où on va être complètement satisfaits de ce qui nous entoure."
Les 8 et 9 juin à 21h
À la Ninkasi
Voir calendrier Pop/Rock