Heartless Bastards : Bâtards sensibles
Les Heartless Bastards, un secret trop bien gardé?
Les Heartless Bastards passent souvent inaperçus: ils ne cadrent dans aucun courant musical à la mode, ils n’ont pas un look qui "pogne", les pochettes de leurs deux albums sont plutôt ordinaires… On ne les remarque pas, jusqu’à ce qu’on les entende.
Menés par Erika Wennerstrom, une petite chanteuse à la voix énorme, les Heartless Bastards seraient restés dans l’ombre si ce n’avait été d’un merveilleux hasard: "Patrick Carney des Black Keys est entré sur un coup de tête dans un bar d’Akron (Ohio, lieu de résidence des Black Keys) où nous jouions devant une dizaine de personnes. Il a tellement aimé ce que nous faisions qu’il est venu nous voir après le concert et il a passé le reste de la soirée avec nous", résume lentement Erika avec sa voix d’écorchée vive. "Nous lui avons remis un démo qu’il a par la suite envoyé au label Fat Possum qui n’a pas tardé à nous contacter." Mais, là encore, tout cela a bien failli ne jamais se concrétiser puisque Matthew Johnson, patron de la petite étiquette (sur laquelle on retrouve entre autres les Black Keys et les Montréalais We Are Wolves), n’avait pas le bon numéro de téléphone pour joindre Erika et ses nombreux courriels étaient systématiquement identifiés comme des spams par l’ordi de la chanteuse-guitariste. Ultimement, les deux partis arrivèrent finalement à se joindre. Résultat: un premier album, Stairs and Elevators, a vu le jour en 2004, puis un second, All This Time, est paru l’année dernière.
Malgré de bonnes critiques, la consécration tarde tout de même à venir. Et pourtant, ce trio basé à Cincinnati, même s’il n’est pas branché et tendance, possède ce que peu d’autres groupes peuvent se vanter d’avoir: du soul, de l’émotion, du feeling en masse. L’Ultime band emo? Dans un sens, oui, même si sa musique n’a strictement rien à voir avec tous ces groupes braillards qui polluent les ondes ces derniers temps. Si on doit jouer au jeu des comparaisons, utile dans des cas comme celui-ci, disons que les Heartless Bastards se rapprochent davantage du grunge et du hard rock, du punk aussi. Un son lourd et simple, une rythmique lente et des riffs plombés. "Disons que nous avons d’abord tous été influencés par le punk, les Ramones en tête", souligne celle qui, en plus de couvrir le mur de son du combo de sa voix puissante et chaude, signe toutes les compositions. "Qu’est-ce qui m’inspire? Heu… Mmmm… Ben… Je sais pas trop… Je suis pas très bonne avec ce genre de questions", tente d’expliquer Erika Wennerstrom, beaucoup plus loquace sur disque qu’en entrevue. "Disons que j’écris à propos de choses que je ressens, à propos d’une quête du bonheur, de mon évolution personnelle. Pourquoi tu veux savoir ça?"
Le 19 juin
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