Jean-François Lessard : Voyage, voyage

Le mélange des genres sur son premier disque, intitulé Utopia, fait état des convictions de Jean-François Lessard. De la chanson française à une collaboration avec Tómas Jensen, ce disque est fidèle à l’esprit aventureux de l’artiste qui s’est forgé dans les voyages. De l’Amérique du Sud à la France et jusqu’au Maroc, il reste attentif et consigne les faits pour mieux établir ses convictions. Une chanson comme Les Anges misérables est éloquente en la matière. "Je raconte souvent la même histoire en présentant cette chanson, explique-t-il. Sans faire de la moralité, je me projette au Pérou alors qu’on m’avait tout volé sauf ma guitare. J’ai essayé de chanter dans la rue pour me ramasser un petit quelque chose et les gens ne donnaient rien, mais vraiment rien. Des enfants sont venus, des piranas (pickpockets); j’étais sûr qu’ils allaient me voler le peu qui me restait. Ils sont repartis et sont revenus avec de l’argent, qu’ils m’ont laissé dans mon étui de guitare. Depuis cette anecdote, je me suis réconcilié avec le fait que certains enfants travaillent."

Aucune leçon de moralité, mais une franche expression qui trouve sa raison d’être dans la rencontre et l’humour. Aux confins de la chanson française, on croise une vision parfois idéaliste (Mon Maroc), qui demeure une démarche évolutive pour l’auteur. "Je suis très content de cette chanson, concède-t-il. J’y suis retourné depuis, je crois que je l’écrirais d’une autre façon. Je nuancerais peut-être quelques-uns de mes propos. C’est une première impression et c’est très correct."

Lancement et concert
Le 16 juin à 20h
Au Dépanneur Sylvestre
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