L’ensemble Prima : Mémoires d’outre-lune
L’ensemble Prima, dirigé par Mélanie Léonard, présente un grand classique de la musique moderne: Pierrot lunaire, un chef-d’oeuvre à redécouvrir.
Entre les oeuvres du 19e siècle, que l’on nous sert à satiété, et les créations que nous offrent fréquemment nos ensembles de musique contemporaine, il y a un répertoire que l’on n’entend pas assez souvent: celui des grands classiques de la musique moderne, ces compositeurs qui, au début du 20e siècle, ont revitalisé le répertoire en lui injectant une bonne dose d’invention. C’est précisément ce répertoire que Mélanie Léonard veut privilégier avec son ensemble Prima, qui commence à se faire remarquer. "L’ensemble se stabilise, explique-t-elle, et on a une bonne réponse du public, qui commence à revenir nous voir. Je trouve ça encourageant, pas seulement pour l’ensemble, mais aussi pour la musique des grands maîtres du 20e siècle. C’est un répertoire riche et varié, qui me passionne particulièrement et que je suis heureuse de pouvoir faire mieux connaître."
Le programme que proposent cette fois-ci la directrice artistique et son ensemble revêt un caractère particulièrement intimiste et c’est pourquoi elle a choisi de le présenter dans la petite salle Tanna Schulich de l’Université McGill (200 places). La pièce centrale de ce programme est le Pierrot lunaire (1912) d’Arnold Schoenberg, pour quintette et soliste vocale, sur des textes d’Albert Giraud traduits en allemand par Otto Erich Hartleben; une oeuvre qui a eu une influence certaine sur la musique de chambre au 20e siècle. "C’est une oeuvre magnifique, et qui gagne à être vue à cause de son côté théâtral, dramatique, que rend parfaitement Julieanne Klein." La soprano chantait justement Pierrot lunaire à plusieurs reprises en mars dernier lors d’une tournée en Angleterre avec l’Ensemble Ulysses.
On entendra au même programme les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé mis en musique par Ravel, les Trois Poésies de la lyrique japonaise de Stravinski, deux oeuvres qui doivent beaucoup à celle de Schoenberg, et, en première canadienne, Trois Rondels bergamasques, de Christian Girard, qui s’est inspiré du même recueil de poèmes qu’utilisa Schoenberg pour Pierrot. "À la fin de l’année 1913, Ravel a voulu organiser un concert qui aurait fait entendre les oeuvres de Schoenberg et Stravinski, ainsi que la sienne, mais le concert n’a jamais eu lieu. C’est pourquoi nous avons décidé de reprendre intégralement ce programme, en y ajoutant une oeuvre d’un jeune compositeur d’ici, parce que je tiens aussi à contribuer à faire connaître notre musique."
Après être passée par la Hartt School of Music de l’Université de Hartford au Connecticut, Mélanie Léonard termine actuellement un doctorat en direction d’orchestre à l’Université de Montréal, avec Paolo Bellomia. Ensuite, elle compte poursuivre avec son ensemble la mission qu’elle s’est donnée d’interpréter les grands maîtres du 20e siècle, à raison de deux concerts par année pour le moment.
Ensemble Prima: Mémoires d’outre-lune
Le 15 juin à 20 h
À la salle Tanna-Schulich
Réservations: 514 398-4547
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