Les Frères Goyette : Bienvenue au Goyetteland!
Musique

Les Frères Goyette : Bienvenue au Goyetteland!

Les Frères Goyette, avec leur nouvel album Minimiser les dégâts, montrent qu’il est possible de faire de la belle poésie en s’inspirant des V.T.T. et du cream soda. Entretien avec Olivier Morin (alias Birmance Goyette) et Simon Laganière (alias Mario Goyette).

Après Vos yeules, on chante!, un premier essai à la facture juvénile, et six années de menus travaux, les Frères Goyette reviennent en force avec Minimiser les dégâts, un album-baume pour les âmes en mal d’authenticité. Car si en apparence les Goyette se noient dans l’humour – un effet sans doute créé par leurs accoutrements quétaines et leur amour de la campagne -, ils chantent pourtant la vie, avec ses hauts et ses bas, ses rêves et ses peines. Ils expriment leurs préoccupations à partir d’une réalité qu’ils connaissent: le village de Champlain, la nature, les véhicules tout-terrain, les sandwichs roulés aux oeufs et le cream soda!

Six ans, donc, se sont écoulés avant que Minimiser les dégâts ne voie le jour. Et c’est paradoxalement le départ de deux membres du band qui en a été l’élément déclencheur. "C’est juste qu’on s’est dit qu’il fallait se séparer pour le bien de notre unité familiale. On ne voulait pas que ça vire en chicane. Wilbrun, qui était garde forestier, il s’est trouvé un beau petit poste à Yellowstone. Et Maurice a décidé qu’il aimait mieux enseigner la musique plutôt que de la jouer. Il voulait transmettre son art. Alors, on a recruté Bédard Goyette, un bassiste. Il avait un drôle de boulot: il livrait de la tapisserie! Oui, on a perdu deux membres, mais c’est pour les remplacer par juste un. Logistiquement parlant, c’est beaucoup mieux!" estime Birmance.

Ainsi, le nouvel opus prend l’allure d’une seconde chance. Simon Laganière (alias Mario), est d’ailleurs très content d’avoir persévéré. Car le sextuor récolte peu à peu le fruit de son labeur. Entre autres, une importante chaîne de magasins de disques a décidé de mettre son enregistrement en poste d’écoute et des professionnels de la télé l’ont joint pour réaliser son premier clip. "Il y a une leçon à tirer de tout ça: il ne faut pas lâcher. Quand tu as un rêve, il ne faut pas écouter trop le monde, et faire à sa tête!" soutient le moustachu. À maintes reprises, les Goyette ont trébuché, mais ils se sont toujours relevés.

Les membres des Goyette ont également dû apprendre à faire des choix en harmonie avec leurs idéaux artistiques. "Nous, ça fait 10 ans qu’on existe, donc on n’est pas à la recherche du succès. On ne veut pas se prostituer non plus. On ne veut pas faire n’importe quoi. On ne veut pas signer avec n’importe quelle compagnie de disques pour qu’elle nous fasse faire les premières parties de Laurent Paquin pour un an. Ce n’est pas ça qui nous intéresse. On a eu notre petite période Juste pour rire et on faisait beaucoup de galas d’humour, mais ce n’est pas ça qui nous branchait le plus. On est des musiciens avant d’être des comiques", lance Olivier Morin.

Minimiser les dégâts papillonne entre les mélodies folk et la pop. Les pièces qui le composent abordent des sujets aussi variés que la rupture amoureuse, les festivités du 25 décembre et la conquête de l’espace. "Mario, c’est un poète!" s’exclame Birmance. En effet, le pilier des Goyette a un talent fou pour créer de belles images avec les mots du quotidien.

Le 15 juin à 21 h 30
Au Téléphone rouge
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