Rob Halford : Dieu métal
Musique

Rob Halford : Dieu métal

Le chanteur de Judas Priest, Rob Halford, était récemment de passage à Montréal pour discuter de son travail en solo, et de bien d’autres choses encore.

Dans un univers où les entrevues de 15 minutes sont la norme, passer une heure en compagnie d’un artiste peut sembler interminable. Sauf lorsque l’invité s’appelle Rob Halford. Le chanteur de 56 ans, véritable gentleman qui n’a pas oublié l’attitude british même s’il vit depuis plusieurs années à Phoenix (Arizona), a de nombreux projets en cours.

Tout d’abord, en 2006, celui qui s’est d’abord fait connaître pour son rôle au sein des mythiques Judas Priest a racheté à Sanctuary Records les droits de son catalogue solo: "C’est le plus beau cadeau que je me sois jamais offert. Il n’y a pas de mots pour décrire comment on se sent quand on contrôle sa propre musique", s’exclame-t-il. Son objectif, en redevenant maître de son matériel solo, était de rééditer certaines chansons ainsi que du matériel vidéo inédit: "Je suis fier de HalfordMetal God Essentials Volume 1. C’est le premier album mis en marché par ma compagnie, Metal God Entertainment, et on a encore beaucoup de choses à apprendre, mais je crois que les fans en auront pour leur argent."

La carrière solo de Rob Halford ne s’est donc pas terminée avec son retour au sein de Judas Priest, en 2003. La preuve, la compilation comprend deux nouvelles chansons, Forgotten Generation et Drop Out: "Les guitaristes K.K. Downing, Glenn Tipton et moi, on s’est entendu sur le fait qu’on ne se compliquerait plus la vie. Notre première occupation demeure Judas Priest, mais on est libre de s’engager ailleurs quand l’horaire le permet. Ça fait mon affaire, car j’ai encore des choses à dire en solo et j’aime créer de la musique avec Roy Z., Mike Davis, Metal Mike et Bobby Jarzombek (du groupe Halford)", raconte le chanteur, qui n’a par ailleurs pas encore terminé d’enregistrer les voix du prochain Judas Priest, intitulé Nostradamus. L’album-concept sur la vie du prophète français devrait être disponible d’ici la fin de l’année et, d’après Rob, les fans n’ont qu’à bien se tenir: "On est en train de préparer un énorme monstre métal. C’est pour cette raison que ça nous prend plus de temps que prévu."

Avec tous ces projets sur le feu, Rob Halford pourrait se reposer sur ses lauriers, mais quelques jours après les affrontements qui ont éclaté durant le défilé gai à Moscou, le chanteur admet qu’il ressent un vibrant besoin de défendre la cause: "Je ne sais pas quelle forme mon activisme prendra, mais une chose est certaine, quand je lis un article portant sur la pendaison d’un homme en Irak parce qu’il est gai, je deviens enragé. C’est une chose de me tenir debout sur une scène à Moscou, mais il me semble que je pourrais faire quelque chose de plus car, malheureusement, il y a encore trop de préjugés", conclut le chanteur qui a fait son coming out en 1992.

ooo

C.V.

Rob Halford n’a pas hérité du surnom de Metal God par hasard puisque sa voix couvrant plusieurs octaves, ses cris aigus et ses habits de cuir ont contribué à façonner le heavy métal. Entre 1973 et 1990, il enregistre 14 albums avec Judas Priest, avant d’entreprendre une carrière solo. Il lance deux albums avec le groupe Fight, puis effectue une incursion industrielle avec Two (Voyeurs, paru en 1997, est réalisé par Trent Reznor). L’année 2000 marque un retour aux sources et, avec le groupe Halford, il lance les albums Resurrection et Crucible. C’est finalement en 2003 que le Metal God confirme la nouvelle tant attendue par ses fans: il est de retour avec Judas Priest, qui lance en 2005 l’album Angel of Retribution.
HalfordMetal God Essentials Volume 1
(Metal God Entertainment / Fusion3)
En magasin le 10 juillet

À écouter si vous aimez
Judas Priest
Iron Maiden
Sanctity