Dee : Le nom Dee
Musique

Dee : Le nom Dee

Pas de cachettes pour le Montréalais Dee, alias Martin Granger, qui concocte un spectacle du tonnerre pour le prochain Woodstock en Beauce. Sur scène, sa pop dansante prend à coup sûr une tangente rock, ce qui devrait certes plaire aux festivaliers.

Dee est avant tout un savant mélodiste, un pur constructeur de jingles qui a d’abord fait ses gammes dans l’industrie publicitaire. Venu le temps de monter sur scène, plutôt habitué à la composition en solitaire, il fait équipe avec des musiciens prolixes prêts à tout pour incarner le registre du compositeur.

Est-ce pour autant troquer la boule disco pour la veste en cuir? "En show, il faut que ça transpire l’énergie, et nous, on est là pour ça! On travaille en différents blocs, le dance dure tout le long du spectacle et noue tous les styles ensemble. J’aime particulièrement l’idée de garnir mon travail créatif à l’aide d’une choriste, d’un drummer, de guitaristes… C’est essentiel, du moins en show."

Dee cumule sept années de travail promotionnel qui lui ont permis de faire circuler son matériel dans différentes agences américaines. Cet engagement dans le monde publicitaire trace un parcours artistique hors du commun, duquel se dégagent autant d’intuitions musicales que de réussites marketing. Au palmarès de ses succès, la chanson Miles and Miles, utilisée pour une publicité de la compagnie Ford et diffusée lors du dernier Super Bowl.

"La question, c’est toujours la durée de vie d’une chanson. Si celle-ci peut circuler, avoir sa propre vie en dehors d’un album de musique, c’est ce que souhaitent beaucoup d’artistes, je crois."

Cet album, il est venu en 2006. Un premier opus, nommé sobrement Dee, qui s’inspire aussi bien de la candeur de Robbie Williams que des efforts pop de Beck, dans une proportion raisonnable toutefois. Du funk à la pop commerciale, Dee rassemble un tas d’influences aussi hétéroclites les unes que les autres. "J’ai beaucoup de respect pour ce qui fait danser les gens sur les pistes de danse. Le travail de Beck ou de LCD Soundsystem incarne pour moi ce qu’est la musique. Je suis un très grand fan par ailleurs de Hot Chip et de !!!"

Pour Dee l’hédoniste, quel est le secret d’un Woodstock en Beauce réussi? Faire le moins de concessions possible et faire transpirer la foule comme s’il n’y avait pas de lendemain!

L’artiste confie en entrevue aller voir énormément de spectacles, toujours pour y découvrir ceux qui osent, qui jouent la différence et l’inventivité. Autant des groupes de musique que des vidéastes talentueux, desquels Dee semble avoir envie de se rapprocher.

"Je m’inspire beaucoup de l’esthétique des années 2000. Et aujourd’hui, ça veut dire autant des sonorités pop que des images, de la vidéo. J’aimerais aborder davantage la conception vidéo. Avec la démocratisation des nouvelles technologies, si chacun peut posséder son propre studio à la maison, il peut en être ainsi pour la vidéo. Peut-être, qui sait, qu’à terme nous pourrons voir des films qui se finissent mal…"

Un spectacle de Dee, ça peut juste être une cure de bonheur. Là, il n’y a pas de cachettes.