Harry Connick : It Don’t Mean a Thing…
Le chanteur et pianiste Harry Connick, Jr. débarque au FIJM pour y recevoir le prestigieux prix Ella-Fitzgerald.
"C’est tout un honneur!" admet Harry Connick, visiblement flatté. "Ella était unique, insurpassable! Je suis vraiment enchanté par ce trophée." Et apparemment pas froissé de se voir honoré pour son chant plutôt que pour ses talents pianistiques, lui qui pourtant fait carrière sur les deux fronts. "C’est du pareil au même; je me sens autant pianiste que chanteur, avec aucune distinction pour l’une ou l’autre vocation."
De toute évidence, la firme Columbia, chez qui il est entré il y a une vingtaine d’années, ne le voit pas du même oeil, elle qui privilégie ses albums vocaux sans pour autant lui interdire d’enregistrer des projets plus purement jazz chez Marsalis Music, label fondé par son ami d’enfance Branford Marsalis. Et puis, il faut dire que Connick est plutôt prolifique: en 2007, il a fait paraître chez Marsalis Chanson du Vieux Carré, un hommage essentiellement instrumental à sa New Orleans natale, et chez Columbia Oh My Nola, un recueil de chansons originales, de standards jazz et funk qui célèbre également son patelin dévasté par Katrina. Et ça, sans compter les albums des comédies musicales (The Pajama Game et Thou Shall Not) dans lesquelles Connick tenait le premier rôle l’an dernier sur Broadway. "C’était un défi très excitant, que j’ai relevé à la suggestion de mon ami et ancien agent Scott Landis, qui a toujours des idées originales pour me mettre en valeur."
N’ayant pas été un amateur du crooner de ces dames dès ses débuts, j’ai appris à apprécier la musique du jeune vétéran à force d’entendre ses disques chez deux anciennes flammes qui ne juraient que par lui. Après 20 ans d’une carrière caractérisée par une constance admirable, même les plus sceptiques reconnaissent que le succès de Harry Connick, Jr. a beaucoup contribué à raviver l’engouement pour les chanteurs de jazz et de charme, pavant la voie pour les Michael Bublé, Matt Dusk et Jamie Cullum de ce monde. "Je n’oserais dire que j’ai vraiment eu une influence sur ces gars-là, nuance le Louisianais avec humilité. Je n’ai jamais voulu lancer quelque mode que ce soit, je cherchais juste à me découvrir moi-même à travers la musique que j’aimais, les chansons que je voulais chanter."
Quand on lui fait remarquer que, par moments, il sonne plus funky que jamais sur Oh My Nola, Connick admet que cela tient sans doute au fait d’avoir enregistré ces chansons empruntées à Allen Toussaint ou Hank Williams en direct et en compagnie de véritables musiciens de jazz, plutôt que d’étager des pistes comme le veulent les pratiques d’enregistrement usuelles de la musique pop. "C’est ce qui donne ce son plus groovy, plus organique, plus souple rythmiquement, plus swing." Et une meilleure idée de ce que nous réserve le concert du FIJM!
Le 30 juin à 20 h
À la Salle Wilfrid-Pelletier de la PdA
À voir/écouter si vous aimez
Frank Sinatra
Michael Bublé
Jamie Cullum