Princess Superstar : Fiesta royale
Musique

Princess Superstar : Fiesta royale

La Princess Superstar de New York se frotte au Mont-Sainte-Anne en cette nuit de dimanche, dans le cadre du Vélirium.

Concetta Kirshner alias Princess Superstar n’attendait pas d’appel avant le vague souvenir d’une entrevue à midi pile pour sa première visite à Québec. Je tombe bien, elle s’emmerde franchement dans le trafic à bord d’un cab jaune en pleine heure de pointe direction aéroport. Première interrogation, de circonstance avec le Vélirium: Votre Altesse roule parfois en vélo de montagne? "C’est quoi cette question?" Faut dire que la personnalité de la chanteuse et disc-jockey érotomane ne correspond pas vraiment aux valeurs préconisées par les athlètes du cirque brun. Ses tubes insurrectionnels que sont Fuck Me on the Dancefloor, Bad Babysitter, Goes Busters et d’autres s’inscrivent dans une logique de hard défonce par tous les sens. Vous avez déjà copulé sur un plancher de danse comme vous le prétendez en musique? "Non, mais comme nous tous, j’ai fait semblant souvent…"

Colonialiste des genres depuis ses débuts, l’artiste ne souffre d’aucun complexe sachant qu’elle écrit, compose et produit, en plus de chanter, de jouer de la guitare et des claviers puis de mixer avec panache aux tables qui tournent. Intrinsèquement hip-hop, mais aussi et surtout très électro au sens clash du terme, elle flirte avec franchise avec l’idéologie punk, et l’urgence de vivre demeure son message. On dit souvent de vous que vous endisquez une musique hip-hop underground, qu’entendre par là? "En comparaison avec ce qui cartonne sur les palmarès conventionnels, disons que les préoccupations abordées dans les textes ne sont pas les mêmes et que la musique qui les accompagne se démarque par un désir de sincérité et d’originalité plutôt que de complaisance et de mimétisme…"

Fruit de l’amour d’un papa russe et d’une maman sicilienne, la New-Yorkaise prend des engagements partout sur terre et ailleurs, sans cesse, depuis des années, pour tourner des disques et chanter. Et faire danser aussi. Tout cela sans jamais feindre la pétasse. Signe que Princess Superstar accorde une grande importance au girl power, elle se fait souvent photographier dominant un homme. Pourquoi? "Parce que j’en ai marre des nymphettes qui regardent l’objectif toujours de la même façon pour plaire aux vieux qui ne baisent plus…" Rires sardoniques à l’autre bout du sans-fil, très bon signe, l’outrageuse princesse s’amuse même dans la langue de Laurent Garnier.

Avant de raccrocher, petite ouverture sur la collabo avec la version papier de Playboy en avril 2002: "Rien à redire sur le sujet, je ne parle que de ma musique avec les journalistes." Parfait, à quoi aurons-nous alors droit pour cette première visite à Beaupré, berceau de l’Amérique française? "Je vais mixer tard dans la nuit mes meilleures découvertes, et si on place un micro devant moi, je vais déconner si le contexte le permet…" Permission accordée.

Princess Superstar sera en concert dans le cadre de Bleu Nuit au Vélirium, en compagnie de Malajube, Omnikrom, The New Cities, Guns n’ Bombs et des disc-jockeys de Fokus. Plusieurs départs en autobus scolaire à partir de Laurier et place D’Youville pour 5 $, horaire au www.velirium.com.

Le 24 juin de 21h à 6h
Au Mont-Sainte-Anne
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