Artist of the Year : Groove assemblé
Musique

Artist of the Year : Groove assemblé

Artist of the Year passe à l’attaque et entend prendre d’assaut les pistes de danse du pays.

Jadis funky, un brin dansantes et parfois atmosphériques, les pièces combo à base d’échantillonnage et de glitch du trio électronique Artist of the Year se sont pris un sale coup au derrière. Comme si Camille Jacques, Nathaël Duhai et David Richard flirtaient davantage avec une énergie punk explosive et percutante qu’avec le côté cérébral de la musique électronique ou le penchant festif du funk.

"Bien sûr, nous sommes plus à l’aise sur scène, mais notre but a toujours été clair", soutient Camille, attablé avec ses comparses dans un café à Montréal. "Nous voulons faire danser les gens. Notre nouveau disque a été composé avec cette même prémisse en tête. Il contient plus de chansons pour faire danser plus longtemps."

Distribué à travers le Canada par Universal et lancé sous étiquette C4 dans le cadre du FIJM, Wreck la discothèque est le troisième album du trio depuis sa naissance en 2002. Alors que la précédente galette, Cut Disco, profitait du succès de la pièce-titre, un hymne aux accents funk où, pour une rare fois, Artist of the Year osait chanter un couplet accrocheur bien à l’avant, plusieurs s’attendaient à ce qu’il répète la formule. Il n’en est rien. "Pour nous, les voix sont considérées comme tous les autres instruments, réfléchit Camille. Si on ne ressent pas le besoin d’en mettre, on ne se forcera pas. On est des musiciens, pas des chanteurs. J’ai presque plus de facilité à reconnaître une pièce si tu me chantes la ligne de basse plutôt que le refrain."

Se servant de ses prédécesseurs comme assises, Wreck la discothèque découle des collages sonores entendus sur Le Gala, paru en 2004. Il pique aussi certaines tendances funk à Cut Disco (2005), mais il s’en dégage un côté plus abrasif, plus adapté aux pistes de danse. Pour ce faire, la formation, complétée sur scène par le batteur Louis Coutu, a une fois de plus joué avec de vrais instruments pour ensuite découper les pistes et les remanier. "On jamme pendant deux heures pour enregistrer la guitare, la basse et le clavier. On crée ainsi une sorte de squelette, une forme de chanson qui se tient. Ensuite, on hachure tout. On découpe nos propres échantillonnages", explique Nathaël. "On "électronifie" la chanson, si tu veux, poursuit Camille. On met tout dans un ordinateur et on reconstruit une nouvelle pièce où les mélodies peuvent être différentes, tout comme les structures. C’est ce collage qui donne l’effet glitch. Mais après, comme on utilise de vrais instruments sur scène, il faut réapprendre à jouer les compositions en concert."

Conscients du succès de Champion qui attire des néophytes en matière de musique électro sur les pistes de danse, les membres d’Artist of the Year confirment que le D.J. leur ouvre des portes. "Si Champion joue à la radio commerciale, la musique électronique se retrouve en contact avec des gens qui n’en écouteraient peut-être pas autrement, analyse David. On a fait des émissions grand public comme Salut Bonjour, et chaque fois, on nous présente en disant aux téléspectateurs que s’ils aiment Champion, ils aimeront Artist of the Year." Le message ne peut être plus clair.

Le 7 juillet à 20h
À l’Impérial de Québec