Bill Frisell : Hommage et intérêt
Bill Frisell compte parmi les guitaristes de jazz les plus novateurs des 30 dernières années. Il explore toutes les formes de la musique américaine (country, folk, blues, jazz) et n’hésite pas à rendre hommage aux grandes figures de la culture des États-Unis dans son ensemble.
Au fil des ans, le guitariste Bill Frisell s’est produit à Québec à quelques reprises, par exemple dans les belles années des Nuits Black du milieu des années 90 au Musée du Québec. Il revient au Palais Montcalm 27 ans après y avoir joué avec de grands noms de l’étiquette ECM comme Jan Garbarek et Eberhard Weber.
Pour la petite histoire, Frisell est né à Baltimore, puis a grandi à Denver. D’abord clarinettiste classique, il découvre par la suite le rock de la côte ouest de la fin des années 60. Depuis ce temps, il a participé à plus de 150 séances d’enregistrement, dont environ 35 comme leader ou coleader. Il n’a jamais eu de cesse de s’intéresser à la culture américaine, à toutes ses formes d’art, à ses mythes, à ses figures emblématiques.
Depuis 2004, ses enregistrements ont reçu un accueil encore plus favorable de la part de la critique et du public: Unspeakeable, East/West et Frisell/Carter/Motian. Time and Time Again paraîtra prochainement. Le musicien nous parle d’artistes auxquels il rend hommage sur East/West: "Ce qu’a accompli le contrebassiste Ron Carter en jazz est hallucinant. Toutes ces musiques auxquelles il a collaboré… Les gens ne le remarquent pas vraiment, parce qu’il n’était pas vraiment à l’avant-plan. Boubacar est un autre exemple de musicien fascinant. Alain Ginsberg évoque pour moi la beat generation et la contre-culture. J’ai lu On the Road de Kerouac lors de mon adolescence à Denver. La pensée de ces auteurs a influencé ce que je suis devenu comme artiste."
Bill Frisell participe à un grand nombre de projets, dont plusieurs en trio avec différents musiciens, récemment avec Joe Lovano et Paul Motian, mais la plupart du temps en format guitare-contrebasse-batterie. Sur East/West, nous trouvons deux combinaisons: Kenny Wollesen officie à la batterie, Victor Krauss et Tony Scherr alternent à la contrebasse. Sur East, Frisell, Scherr et Wollesen reprennent des standards du Great American Songbook (My Man’s Gone Now, The Days of Wine and Roses) et des pièces d’artistes de blues (Leadbelly) ou de country (Johnny Cash, Willie Nelson). "Sur ce disque en particulier, nous improvisons beaucoup. Le trio est la forme la plus ouverte, la plus libre, pour quoi que ce soit qui vienne à l’imagination. À Québec, je viens avec Tony Scherr et Joey Baron. J’ai tellement joué souvent avec ces gars-là que ça va être très spontané." Un projet récent de Baron regroupe Arthur Blythe, Ron Carter et Bill Frisell autour de la musique rythm’n’blues du Sud. "Joey Baron a grandi en Virginie. C’est une partie de son background: Sam Cooke, Marvin Gaye…" Depuis le printemps, le guitariste se produit avec la grande interprète de gospel Mavis Staples. Il s’agit d’un hommage au mouvement des droits civils produit par Ry Cooder. Un concert à ne pas rater.
Le 6 juillet à 20h30
Au Palais Montcalm