Forestare : Bois d’oeuvre
L’ensemble à 12 guitares Forestare fait partie de la programmation des Concerts de la cité. Entretien avec deux membres originaires de chez nous, Charles Gauvin et Mathieu Désy.
Élise Giguère
Créé par le guitariste Alexandre Éthier, Forestare semble repousser les limites de la musique classique. Le musicien, préoccupé par la transformation de sa campagne natale, a décidé de rendre hommage à la forêt et aux arbres par la musique. Son ensemble poursuit donc une double vocation à la fois musicale et écologique.
Durant les concerts, le guitariste fondateur se sert des interventions entre les pièces pour évoquer ses préoccupations sociales, sans toutefois se faire moralisateur. "On est contre ce qui n’est pas réfléchi et on profite de la tribune qui nous est offerte pour en parler", indique le contrebassiste Mathieu Désy.
Partagé par tous les musiciens, le souci environnemental se répercute jusque dans le répertoire. Après avoir débuté en interprétant des adaptations, le groupe commande de plus en plus d’oeuvres à des compositeurs québécois, en leur demandant d’explorer la thématique de la nature. La première pièce de son disque récemment paru sur ATMA, Chaman, a été écrite par un Attikamek, Pascal Sasseville Quoquochi. Et on peut aussi entendre deux collaborations avec Richard Desjardins, porte-étendard par excellence de la forêt au Québec, qui interprète La maison est ouverte et Les Yankees, accompagné par ce magnifique florilège de cordes.
Tel un orchestre symphonique, Forestare est dirigé par un directeur musical, Pascal Côté. Mathieu Désy fait toutefois remarquer que comparativement aux autres ensembles classiques qu’il a connus, celui-là s’avère le plus humain. "La gang est l’fun et c’est vraiment du beau travail d’équipe." Mais pourquoi jouer dans un groupe comptant autant d’instruments pareils? "En tant que soliste, la guitare classique, c’est un instrument qui a du mal à faire sa place. En se regroupant, ça pique la curiosité un peu plus. C’est une belle façon de se produire. Mieux vaut 12 têtes plutôt qu’une!" répond Charles Gauvin.
Les spectateurs de la place de la Cité auront la chance d’entendre en primeur une pièce que Mathieu Désy a composée pour le groupe. Forestare travaille aussi à monter une mise en scène comprenant des projections. "On essaie de sortir de la salle classique", observent les musiciens, qui caressent aussi le projet de se faire entendre en dehors des frontières du Québec.
Le 2 juillet à 19h
À la place de la Cité
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