Rickie Lee Jones : La Passion selon Rickie Lee Jones
Musique

Rickie Lee Jones : La Passion selon Rickie Lee Jones

Rickie Lee Jones, l’égérie de la chanson rock poétique des années 70, vient présenter ses réflexions sur le message du Christ au 21e siècle.

Révélée en 1979 par un album éponyme au carrefour du folk, du jazz et du rhythm’n’blues, la soeur spirituelle de Joni Mitchell et ex-compagne de Tom Waits doit son statut d’artiste-culte à des chansons poétiques et éminemment idiosyncrasiques. Après quatre ans de silence, elle revient avec The Sermon on Exposition Boulevard, un album inspiré du livre The Words du photographe et écrivain Lee Cantelon. "Je connais Lee depuis une douzaine d’années; il avait fait les photos pour mon disque Naked Songs et on est restés en contact, rappelle l’auteure-compositrice et interprète. C’est un être extrêmement créatif, qui inspire les gens par son enthousiasme et son exemple. Il ne fait pas de sermons, n’essaie pas de convertir qui que ce soit. Mais il a la foi et son oeuvre amène les gens à trouver la paix dans l’idée du Christ."

La place du Christ au 21e siècle: sujet ambitieux, donc, que Rickie Lee Jones aborde au fil de ces 13 nouvelles chansons; et délicat, ainsi qu’elle le reconnaît volontiers. "Ce que nous appelons la religion, et à plus forte raison le christianisme, est tellement tabou que nous préférons utiliser le mot spiritualité, de peur que l’on n’écoute pas le message jusqu’au bout. Nous avons permis à des gens stupides de s’approprier une idée noble et touchante, nous avons laissé nos valeurs politiques et sociales usurper la question religieuse à un point tel que nous croyons que ceux qui professent leur amour pour le Christ sont nécessairement contre l’avortement, par exemple. Ça n’a rien à voir."

Même si on se souvient de son album de standards (Girl at Her Volcano), même si elle nous rend visite dans le cadre d’un festival de jazz, Rickie Lee Jones admet la difficulté de classer son oeuvre. "J’aimerais mieux qu’on décrive ma musique sans évoquer d’étiquettes. Je suppose qu’elle est si particulière que la plupart des commentateurs sentent le besoin de me rapprocher d’autres artistes, qui ne me ressemblent pas forcément. Je peux faire telle ou telle chose, mais je ne suis pas ces choses. Je suis cinéaste, je travaille avec les chansons, la voix, la musique. Avec moi-même, mon passé. Mais sur ce disque, la plupart des musiques ne sont pas de moi. Alors c’est assez différent, nouveau et c’est tant mieux."

Improvisées en studio, les chansons de The Sermon… sont cosignées par le guitariste Peter Atanasoff, un vieil ami. "Je le connais depuis vingt ans, mais nous n’avions jamais joué ensemble. J’ai improvisé l’essentiel des paroles des premières chansons. Pour les autres, j’ai écrit des fragments en studio puis on les a développés, ou alors j’écoutais ce que Peter jouait puis je griffonnais un texte. On a tenu à garder cet esprit, à ne pas trop peaufiner. Si on l’avait fait, l’intégrité de l’oeuvre en aurait souffert. C’était tout un défi de faire le lien entre les premières pièces complètement improvisées et les suivantes, mais ça en valait la peine."

Le 29 juin à 18 h
Au Spectrum
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À voir/écouter si vous aimez
Joni Mitchell
Tom Waits
Tori Amos