Xavier Caféïne : Surtout pas déca
Après une escapade de création en Europe, Xavier Caféïne revient torréfié à la perfection, prêt pour une série de spectacles – surtout pas déca.
Originaire d’Aylmer, Xavier Caféïne a baigné dans un milieu social bilingue, la proximité avec la capitale fédérale lui offrant un contact privilégié avec toute la richesse de la diversité culturelle. C’est peut-être ce qui a inspiré chez lui cette perception si particulière de l’identité qui tinte son discours et ses textes. Pour lui, l’identité n’est pas une question de langue ou de couleur: "Il faut les faire éclater, ces frontières. C’est vers ça que s’en va l’humanité de toute façon." Pour Caféïne, noir ou crème, ça reste du café. Tout ce qui change, c’est l’amertume – ou la façon de l’apprécier.
Exit, donc, ces vieux débats stériles de l’identité qui opposent plutôt que de rallier. "C’est toujours les deux solitudes/qui se font la gueule/Moi mon pays ce n’est pas un pays/c’est une vieille guerre", dénonce-t-il dans la chanson Les Corbeaux. Mais, cela dit, sans vouloir imposer une quelconque ligne de pensée… "Si tu regardes mes textes, tu vois que ce n’est jamais moralisateur. J’ai des choses à dire et je le fais. C’est mon opinion, c’est tout." Quand on s’y penche véritablement, ses textes ont ceci de particulier qu’ils ne saccagent pas de façon irréfléchie, que ce n’est pas sans nuances qu’ils déboulonnent ce que d’autres auraient jeté à terre sans autre procès. Une attitude qui fait de sa musique un punk-rock non seulement accessible et accrocheur, mais sensible et intelligent.
Alors que Xavier Caféïne révélait, lors de la sortie de son dernier album (Gisèle), que la création de toutes les chansons s’était faite dans le confortable secret du sous-sol du domicile familial, il s’attaque aujourd’hui avec un entrain à peine contenu à une série de spectacles qui lui fera voir du pays cet été. Comme bien d’autres artistes de la chanson, il est déchiré par cette dualité entre le besoin d’une retraite pour créer et la nécessité de prendre les planches pour s’éclater.
Si Caféïne est si enthousiaste à l’idée de reprendre la route, c’est qu’il sort à peine d’une enclave de création qui l’aura tenu à l’écart un certain temps. Il débarque en fait de la France, où il a collaboré, entre autres comme coauteur, au prochain album de Plastic Bertrand. Avec ce retrait momentané de la scène, fenêtre consacrée à l’écriture, le manque se fait sentir; rien de mieux qu’une dense période de performance pour corriger la situation… "La plus belle partie de la job!" admet-il.
Le 6 juillet à 20h
Sur la Scène Mc Donald’s