Adrian Belew : Cure de jouvence
Musique

Adrian Belew : Cure de jouvence

Adrian Belew banalise l’attention qui est concentrée sur son rôle dans le Power Trio. Point d’excès de virtuosité pour le guitariste-compositeur qui prône avant tout une expérience musicale équilibrée.

Il est de cette génération de musiciens qui donnent l’impression d’avoir mené sept carrières à l’intérieure d’une seule. De Frank Zappa à David Bowie, en passant par les Talking Heads et Paul Simon, on se demande comment Adrian Belew a trouvé le temps de devenir le guitariste attitré de King Crimson dans les années 80. Avec une carrière solo qui l’accapare, en plus de se passionner pour la peinture, le guitariste reprend la route avec son projet intitulé Power Trio. C’est en compagnie du jeune batteur de 20 ans Erick Slick et de sa soeur Julie à la basse qu’il se retrouvera sur scène au Festival d’été. Deux jeunes musiciens diplômés de la Paul Green School of Rock. "Nous nous sommes rencontrés durant les séminaires là-bas, explique-t-il. C’est Paul qui m’avait appelé pour que j’y participe. C’étaient les meilleurs sur tous les points. Par la suite, l’idée nous est venue de continuer et de monter un spectacle avec le répertoire des albums Side One, Side Two et Side Three qu’ils ont assimilé sans problème. On se permettra aussi de revisiter le répertoire de King Crimson."

Nous pourrions facilement imaginer le vétéran de la scène progressive prodiguer des conseils et jouer le rôle du mentor en tournée. Un rôle qu’il ne semble pas endosser. "Pas du tout, indique-t-il. Tu serais surpris de voir à quel point ils sont disciplinés. Erick connaît l’ensemble du répertoire de Frank Zappa et c’est un amateur de King Crimson depuis plusieurs années. Sa soeur Julie est du même acabit. Je n’ai pas de leçons à leur donner, ils sont très bien préparés. Avoir autant d’énergie qui m’entoure, c’est exceptionnel! C’est un défi aussi."

Cette nouvelle rencontre nous fait penser au passage du guitariste au sein de la formation de Frank Zappa dans les années 70. Une expérience unique pour l’autodidacte qui n’entrevoyait pas encore, à l’époque, faire une carrière professionnelle dans la musique. "C’était une école pour moi, se rappelle-t-il. L’école Frank Zappa! C’est avec lui que j’ai décidé de devenir un professionnel et de m’intéresser à la composition. C’était un modèle aussi pour la gestion que j’ai faite avec ma carrière; être attentif au côté business qui fait partie de ce milieu. La façon dont il s’y est pris pour devenir éditeur tout en ayant sa propre compagnie de disques et en gérant sa propre carrière… Il était en avance sur son temps sur tous ces aspects. Il nous manque."

Qu’en est-il maintenant de ce Project Fix qu’il était supposé mener à terme avec le guitariste Robert Fripp? "Quel projet? s’interroge-t-il en riant. Avec Robert, il y en a tellement! Le problème, pour l’instant, c’est qu’il travaille très fort sur sa propre compagnie. Il consolide ses affaires en plus de mettre au point la plate-forme DGM [un site de téléchargement Internet pour des artistes indépendants]. Je crois que lorsqu’il aura réussi à tout clarifier de ce côté-là, notre priorité sera de s’asseoir pour composer un nouveau King Crimson. C’est un long processus. Nous sommes constamment sollicités pour revenir sur scène, mais il n’est pas question de faire une tournée pour les nostalgiques. On veut continuer avec du nouveau matériel, c’est un impératif."

Le 11 juillet à 20h
Au Parc de la Francophonie
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