Les Cowboys Fringants : En rappel
Les Cowboys Fringants, après le lancement de leur disque double enregistré au Grand Théâtre de Québec, font un dernier tour de piste avant de s’isoler pour bricoler un nouvel opus. Entretien matinal avec le bassiste Jérôme Dupras.
Les Cowboys Fringants au Grand Théâtre de Québec se retrouve tout juste sur les tablettes que déjà le quintette pense prendre une longue pause. "Cet album-là, on ne voulait pas nécessairement le sortir. C’est juste qu’on archive à peu près tout ce qu’on fait avec une caméra. Ça faisait 200 concerts qu’on donnait de la tournée de La Grand-Messe. Donc on a enregistré deux soirs au Grand Théâtre de Québec et au Centre Bell de façon professionnelle. Et à partir de janvier et février derniers, on a commencé à avoir des courriels de gens qui nous demandaient: "Hé! On aimerait ça avoir un souvenir de la tournée"", explique Jérôme Dupras.
Sans dénaturer l’esprit de La Grand-Messe, les Cowboys Fringants ont rassemblé les meilleurs moments sur un disque double. Mais, pour eux, le cadeau n’était pas complet. "On trouvait ça un peu plate de donner un disque double sans bonus. Et on ne voulait pas mettre un troisième disque audio pour ne pas alourdir le support. On a donc décidé de faire quelque chose sur Internet (www.cowboysfringants.com). Toutes les deux semaines, il y a une chanson qui est mise gratuitement à la disposition des gens." Le projet s’appelle Les Insuccès en spectacle. On peut d’ailleurs se demander s’il sonne un peu tout croche, comme le nom le suggère. "Eh… oui!" rit le bassiste. "Mettons que c’est à une autre époque des Cowboys. C’est un spectacle qu’on avait fait au mois de décembre au National. On prenait l’intégrale de nos deux premiers albums, dans le temps qu’on s’habillait avec des trois-pièces et des chapeaux de cow-boy, où c’était vraiment le côté parodique qui ressortait."
PLAISIR DOUBLE
La tournée de La Grand-Messe s’est officiellement terminée en décembre, lors du concert au Centre Bell à Montréal. Hormis une petite saucette en France, les cinq musiciens en ont profité pour se reposer – les six dernières années ont été des plus intenses – et vaquer à des projets personnels diversifiés: famille, études, musique, chroniques à la télé… Les voilà pourtant qui reprennent la route. "Au Québec, il y a plein de beaux festivals, mais on ne peut pas être partout à la fois. L’été dernier, qui était notre premier été de festivals de La Grand-Messe, on a pu en faire une quinzaine. Mais, il y en avait à peu près 30 qui auraient aimé nous avoir. Alors, on s’est dit que cet été, on pourrait faire un dernier tour de piste et participer aux festivals qu’on n’avait pas eu la chance de visiter. En plus, ça a bien adonné, il y a un festival dans chaque région du Québec; on salue les gens une dernière fois avant de prendre une bonne pause d’un an pour fignoler un nouvel album", raconte Dupras, qui reste discret quant à celui-ci.
ÉCOLOS!
S’ils pensent s’isoler à partir de l’automne, les Cowboys Fringants demeurent toujours aussi actifs avec leur fondation, dont l’objectif est de protéger les territoires québécois à risque. "En date du 1er juin, on a donné 60 000 $ pour la protection du territoire et on a aidé trois groupes environnementaux", signale fièrement le musicien. "Pour nous, c’est de passer de la parole à l’acte. On n’est pas vraiment des gens qui vont à la télé pour faire la morale. On aime mieux faire des chansons et des gestes qui, somme toute, ne sont pas super exigeants pour nous. On prend un ou deux dollars par billet et un dollar sur notre dernier disque; on essaye de faire des petites campagnes de financement. Le but, c’est de faire des bons partenariats avec des gens qui sont mieux qualifiés que nous autres. On est comme la courroie de transmission entre le public et le financement de projets. Et là, on a un nouveau projet qui s’appelle la campagne Roulez au neutre! On vend des plantations d’arbres. On calcule les émissions de CO2 à la sortie des véhicules, et on fait une moyenne québécoise. On dit: "Si vous voulez annuler l’émission de gaz de votre voiture pendant, disons, trois mois, vous pouvez acheter tel signet." Et avec l’argent amassé – on a encore un partenariat! -, le Comité de restauration de la rivière Etchemin, dans le coin de Québec, plante des arbres en bordure de la rivière. Ça séquestre le carbone, ça empêche l’érosion des berges et ça aide à la qualité de l’eau. Il faut planter 4,2 arbres pour l’utilisation annuelle moyenne d’une voiture au Québec. Ça revient en moyenne à 40 $. Moi, j’en ai déjà acheté deux; je roule plus que la moyenne à cause des spectacles!"
Le 13 juillet à 22 h 30
Sur la scène Molson Dry
Fête du lac des Nations