Los Lobos : Coeurs de loups
Musique

Los Lobos : Coeurs de loups

Los Lobos fusionne à merveille les racines de la musique américaine et la musique traditionnelle mexicaine. Auteur de la majorité des textes de l’album The Town and the City, Louie Pérez interroge nos consciences.

Enfants de la contre-culture, Steve Berlin, David Hidalgo, Conrad Lozano, Louie Pérez et Cesar Rojas écouteront d’abord Bob Dylan, The Byrds, The Band, Motown, Canned Heat et surtout The Grateful Dead avant de découvrir leurs racines mexicaines (boleros, norteros) et de participer, aux côtés des Ry Cooder, The Blasters ou Dave Alvin, à l’émergence de l’Americana, ce mouvement de retour aux sources du country et du rock’n’roll (Johnny Cash, Little Richard, Elvis Presley, Roy Orbison): "Tous les créateurs de la fin des années 60, explique Pérez, étaient relativement engagés, avaient quelque chose à dire. En 1971, après la mort de Janis, la musique a pris une direction commerciale. Jusque-là, nous n’avions jamais réellement prêté attention à la musique mexicaine. Alors, nous avons troqué nos Stratocaster pour des instruments mexicains traditionnels." Ces vieux camarades d’école d’East Los Angeles forment Los Lobos Del Este en 1973. Le style des Loups se précise peu à peu, amalgame original de toutes les musiques entendues à l’adolescence (le folk, le country, le blues, le rockabilly, le rock’n’roll, le rythm’n’blues) et du patrimoine musical mexicain. Trois albums les mèneront vers la célébrité: How Will lt Survive? (1984), La Bamba (trame sonore du film de 1987 sur la vie de Richie Valens, pionnier de cette fusion entre le rock et la chanson mexicaine) et Kiko (1992).

En 2006, Los Lobos fait paraître un 13e album réalisé en studio, The Town and the City, salué unanimement par la critique. Les influences musicales sont multiples: modernisation du nortero (musique des régions rurales du nord du Mexique qui s’est peu à peu mêlée au rock et au swing du Texas), couleurs antillaises, atmosphère jazz. Pérez aborde des problèmes sociaux comme la pauvreté, le racisme, la violence et l’immigration: "En quittant tout pour venir ici, nos parents ont fait le plus grand des sacrifices. Mon identité repose sur mes racines: je ne peux oublier d’où je viens. Je me questionne donc sur la place des Américains d’origine latino-américaine dans les États-Unis. À l’approche des élections, c’est bien, de la part de l’administration en place, de parler de la réforme de l’immigration. En même temps, il est question de la construction d’un mur."

Le 11 juillet à 21h30
À Place d’Youville
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