Puppini Sisters : Les Triplettes de Londres
Musique

Puppini Sisters : Les Triplettes de Londres

Attention: les Puppini Sisters débarquent en ville avec ses harmoniques vocales et chansons rétro délicieusement kitsch. Et faut que ça swingue!

"C’est à cause de Benoît Charest que les Puppini Sisters ont vu le jour," m’explique Marcella Puppini, leader du trio auquel elle a donné son patronyme. "J’ai eu l’idée du groupe après avoir vu Les Triplettes de Belleville et avoir été renversée par la merveilleuse musique qu’il avait écrite pour le film. J’ai recruté Stephanie (O’Brien) et Kate (Mullins), et on a commencé à tourner dans les cabarets de Londres. Quand on a signé avec Universal, il me semblait aller de soi qu’on demande à Benoît de réaliser l’album."

Paru ce printemps, l’album Betcha Bottom Dollar réunit des standards swing (Jeepers Creepers, Boogie Woogie Bugle Boy) et quelques chansons pop contemporaines (Heart of Glass de Blondie, I Will Survive de Gloria Gaynor), interprétées à la manière des Andrews Sisters. "Pour convaincre le patron d’une boîte d’avant-garde, je lui avais laissé entendre qu’on faisait une version swing de Wuthering Heights de Kate Bush, chanson fétiche de sa clientèle, rigole la chanteuse britannique d’origine bolognaise. L’ennui, c’est qu’une fois engagées, il a vraiment fallu concevoir cet arrangement! Les autres chansons ont suivi. Je tenais beaucoup à faire I Will Survive, parce que c’est une chanson tellement amusante et théâtrale."

Formées en classique et en jazz, les triplettes londoniennes affichent volontiers l’insouciance enjouée des groupes vocaux d’antan; Marcella Puppini se réclame cependant aussi d’une tradition théâtrale très sombre de la chanson qui remonte à Jacques Brel et passe par des artistes tels que Nick Cave. Ce n’est donc pas forcément par nostalgie de l’innocence des années swing qu’elles ont adopté ce style. "En m’inspirant du travail de Benoît pour Les Triplettes…, je voulais bien sûr rendre hommage à la musique extraordinaire des années 30 et 40. Mais malgré son côté guilleret, cette musique est très exigeante pour les chanteuses. On n’improvise pas des harmonies aussi complexes sur un coup de tête; il faut répéter et répéter avec beaucoup de rigueur."

Même s’il est difficile de ne pas faire le parallèle entre les années de guerre qui ont vu fleurir cette musique chargée d’espoir et les grands remous de la scène internationale contemporaine, Marcella Puppini tient à nuancer. "La situation actuelle est fort différente. Dans les années 40, l’Amérique s’était engagée dans une guerre juste contre le fascisme. Aujourd’hui, le conflit au Moyen-Orient est tellement plus controversé…" Considérations politiques mises à part, les Puppini Sisters se sentent d’attaque pour prendre d’assaut l’Amérique avec une tournée dont le Festival de Jazz de Montréal n’est que la première étape. Mais personne ne serait vraiment surpris si, pour leur premier concert à Montréal, un guitariste invité du nom de Benoît Charest se joignait à elles…

Le 7 juillet à 19 h
Au Club Soda
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