White Stripes : L'île de White
Musique

White Stripes : L’île de White

Cette année, les White Stripes fêtent leurs 10 ans d’existence. Et voici 10 bonnes raisons de continuer à les aimer.

1. Depuis leurs débuts dans un garage de Detroit jusqu’à la gloire mondiale, Jack et Meg White ont réinjecté une bonne dose de glamour et de fraîcheur enfantine dans le rock’n’roll. Ils semblent sortis d’un paquet de bonbons, sans date de péremption.

2. Ils sont deux, ça crée des liens. Si l’un des deux quitte le groupe, l’autre est condamné à continuer seul. Et pour Meg, une carrière solo de batteuse n’est guère envisageable. Pas de risque de séparation, donc. Jack s’est installé à Nashville ("Ça n’allait plus à Detroit, je n’avais plus d’amis, je ne pouvais pas marcher dans la rue tranquille. J’ai choisi le Tennessee parce que j’y ai beaucoup travaillé et parce que j’apprécie l’hospitalité sudiste."). Meg vit maintenant à Los Angeles. Des milliers de kilomètres les séparent, mais leurs retrouvailles n’en sont que plus intenses.

3. Comme les trois couleurs fétiches de Jack et Meg: rouge, noir et blanc. Des couleurs franches et primaires qui vont bien avec le rock primitif du groupe. Plus qu’un style, une éthique. "Des gens nous demandent de porter des vêtements bleus ou de poser devant un fond rose. J’aime l’idée de résister à la transgression de nos règles."

4. Ils ont le blues. "Quand on a commencé les White Stripes, le but était de jouer du blues avec un côté enfantin pour présenter cette musique à un public différent." Et 10 ans plus tard, Jack et Meg ont enregistré leur nouvel album, Icky Thump, à Nashville, sous un portrait géant du bluesman Charlie Patton.

5. Ils ne se prennent pas trop au sérieux. Jack, qui ressemble de plus en plus au petit frère décoiffé de Johnny Depp, se lance dans le cinéma, avec un rôle un peu spécial: "Je vais jouer Elvis dans Walk Hard, une sorte de parodie des "biopics" comme Ray et Walk The Line." Au générique du film, il y aura aussi Jack Black. Jack White et Jack Black dans le même film, c’est déjà drôle.

6. Comme leur sixième et nouvel album, titré Icky Thump. Un disque très électrique et éclectique (éclectrique?), qui mélange des titres simples et garage à l’ancienne, et d’autres plutôt hard-blues façon Led Zeppelin. Un disque orageux, très sonique et parfois politique.

7. Comme Seven Nation Army, la chanson qui, en 2003, a fait le tour du monde. "Le destin de cette chanson, c’est le rêve de tout compositeur. Je ne dirais pas non à un deuxième Seven Nation Army."

8. Ils ont la musique dans les tripes. "J’ai assez d’argent pour prendre 10 ans de vacances, mais je n’ai pas ce pouvoir: la musique me dicte ce que je dois faire. Je n’ai jamais eu l’angoisse de la page blanche." Dès la sortie de Icky Thump, Jack White a enchaîné avec l’enregistrement du deuxième album des Raconteurs, son autre groupe plus pop. Les deux groupes vont tourner cette année. Jack et Meg ont déjà repris la route, assez égaux à eux-mêmes: la guitare dans le rouge, avec un répertoire pioché dans tous les albums du groupe.

9. Difficile de se renouveler quand on joue à deux une musique basée sur le blues. Pourtant, du neuf, il y en a sur Icky Thump: un morceau avec de la cornemuse – en hommage à leurs racines écossaises -, un autre avec de la trompette mexicaine, de l’orgue, un son de guitare encore plus fort qu’avant. Et des costumes de cowboys qui font bling-bling, sans doute un clin d’oeil à Gram Parsons.

10. Unis comme les 10 doigts des mains, les White Stripes vieillissent très bien. Pas comme un vieux couple installé dans ses habitudes, mais à la façon de deux gamins éternels qui veulent continuer à s’amuser dans leur bac à sable, grand comme la plage d’une île déserte. L’île de White?

Le 6 juillet, à 20 h, avec Dan Sartain
Centre Bell
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