Pépé : Pas trop cuit, bien saignant
Pépé se donne à 100 % dans une galette sonore crue et rock et il en fera autant sur scène lors de son passage à Buckingham en fête.
Pour son troisième album protéiné intitulé 100% boeuf, Pépé a le sentiment du travail accompli, lui qui s’est donné les moyens et les conditions appropriées pour donner suite à ses idées. La guitare acoustique prend le bord à maintes reprises pour faire place à son orchestre, principalement composé de Sylvain Savard à la basse et de Simon Pelletier-Gilbert à la batterie. Botte-toi l’cul et Poney, qui ouvrent l’album, en témoignent. "C’est vrai, je pousse ça un peu plus, avoue-t-il. En band, ça transporte une énergie, et le contact entre nous est vraiment stimulant. Le party est déjà là, entre nous, et les gens sont obligés d’en faire partie. Ça impose pas mal plus!"
Pépé est à vif et livre aussi un exercice de style, lui qui assume ses influences, ancrées dans les années 60 et 70. On entend les Beach Boys, les Ramones et parfois les Yardbirds. "Je ne peux pas faire abstraction de ce que j’aime. Le rock ne peut pas être réinventé. C’est impossible de s’obstiner sur l’originalité. (…) De toute façon, je ne suis pas Brian Wilson! Si tu prends Un café, un bat, c’est du Johnny Cash. Le petit riff rockabilly à la guitare, assez entraînant. J’en ai écouté tout l’été, c’est normal que j’intègre mes influences dans ce que je fais, sinon je n’aurais pas de plaisir." Elvis est dans ses tripes, pour rester dans la charcuterie, et le punk dans son esprit, lui qui a été le chanteur des Flying Vomit, irréductible groupe punk de Québec, dans les années 90.
La signature musicale est spontanée et les textes conservent aussi le mordant et l’humour qui le distinguent. Sa musique en est investie et on s’interroge sur ce que les gens reconnaissent en lui: l’auteur ou le personnage? "Pépé, c’est moi. C’est les deux côtés. De toute manière, les étiquettes sont inévitables, mais j’avoue que je n’ai jamais pensé à ça. Ce qui m’importe, c’est que le monde ait autant de fun que moi et passe du bon temps lors du spectacle ou en écoutant l’album. C’est une thérapie. Vingt tounes pis c’est fini."
S’il est autocritique par moments, pas question pour lui de s’emmerder avec les tabous. "Je ne m’impose pas de barrières, tranche-t-il. Je ne veux pas être gratuit dans mes textes non plus. C’est de réussir à être on the edge. (…) Il y en a qui prennent les textes au premier degré… Si c’est ce qu’ils veulent, ça ne me dérange pas."
Le 14 juillet à 20h
À l’Encan Larose – Buckingham en fête
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