13 à table : À table pour le Québec
Musique

13 à table : À table pour le Québec

13 à table est en sol québécois pour démarrer en trombe une série de spectacles à travers la province. Alexis Lemistre et sa troupe se retrouveront sur scène pour nous présenter leur dernière production intitulée La Gaîté des pavés.

Le groupe est au Wisconsin, plus précisément à Madison, lorsque je m’entretiens au téléphone avec le chanteur Alexis Lemistre. Le membre fondateur du groupe de Lille en France, composé de David Remy (guitare), Sébastien Wacheux (batterie), Thibault Hien (saxophones et flûte), Cyrille De Haes (contrebasse) et Johanne Leroy (percussions), est surpris de se retrouver aux États-Unis avant d’entamer la tournée québécoise. La bande vient tout juste de trouver son hôtel et s’apprête le soir même à donner un spectacle extérieur pour le 14 juillet. "C’est plutôt marrant, se réjouit-il. La veille, nous étions à Milwaukee pour la fête de la Bastille. Il se trouve que les membres fondateurs de cette ville étaient des Français. Je t’assure qu’il n’y a plus rien de français maintenant ici, mais ça rend l’exercice encore plus intéressant. Il y a la barrière de la langue, les gens ne comprennent pas les paroles, alors tout se concentre sur la musique. Ils sont très réceptifs, ils aiment bien notre côté jazz et rock années 70."

Pour le groupe 13 à table, cette traversée de l’Atlantique est aussi une première visite en sol québécois. Le chanteur et ses musiciens s’apprêtent à y lancer l’album La Gaîté des pavés, leur deuxième après Antonyme, une autoproduction parue en 2002. "Il y a quand même une grosse différence avec ce deuxième album, explique-t-il. Le précédent était beaucoup plus concentré sur la chanson, avec les défauts d’un premier disque. Nous avions assumé la production et c’était, si tu veux, un disque roulé à la main sous l’aisselle, comme on dit en France." Le groupe s’est métamorphosé depuis, intégrant par le fait même une nouvelle direction musicale. "Nos influences sont diverses, souligne Alexis Lemistre. Plusieurs d’entre nous sortent des conservatoires et cultivent des influences jazz. Pour ma part, c’est le rock des années 70 et la chanson française. On arrive, je crois, à faire un bon melting pot avec tout ça. On y accorde beaucoup d’importance sur scène. C’est très bien d’être "boum, boum, shack" de temps à autre, mais on préfère se concentrer sur des arrangements plus subtils qui sont liés avec le jazz."

Nouveaux musiciens et nouvelles compositions en poche, ils arrivent à attirer l’attention du réalisateur Jacques Ehrhart, qui a réalisé Chambre avec vue d’Henri Salvador et Ukuyéyé de Mareva. "On s’est retrouvés à travailler avec ce drôle de type vraiment génial. Nous lui avions fourni les maquettes et il s’est montré intéressé. Il a été très correct en nous faisant un prix raisonnable, selon les moyens d’un groupe indépendant. En studio, il nous a amenés vers des horizons nouveaux, à faire des choses totalement différentes et à intégrer cette dimension jazz et bossa-nova qu’on retrouve sur le disque." L’écriture est demeurée dans le même ton, un brin ironique, et le chanteur se garde bien d’être au diapason de la gauche. "Au départ, c’était autre chose, indique-t-il. En 2002, en France, avec les résultats que nous avons connus lors des élections, c’était normal d’aller au combat et de s’engager pour faire la promotion de la tolérance, par exemple. Par contre, pour les textes, je reste dans une vision satirique. Je n’ai pas de leçons à donner à qui que ce soit. Je me concentre beaucoup plus sur certaines situations de la vie tout en y apposant un regard de l’extérieur, avec un sourire en coin."

Le 21 juillet à 21h
À la Ninkasi
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