Agnès Bihl : À la source
Agnès Bihl, récipiendaire du prix Félix-Leclerc 2006, vient dégainer ses couplets sarcastiques et humoristiques.
En juin dernier, Agnès Bihl baignait en eaux québécoises. Son deuxième opus, Merci papa merci maman, sortait à prix domestique chez nous, alors que la demoiselle entreprenait une mini-tournée du Québec (Tadoussac, Île d’Orléans, Port-Cartier, Montréal). Deux mois plus tard, voilà qu’elle revient en ville, sous la bannière des FrancoFolies, pour deux spectacles gratuits en plein air. Ses chansons, qui oscillent entre la dérision et l’attendrissement, entre colère et compassion, se chantent sur fond jazzy, de piano ou de fanfare. Sur le CD, Agnès reprend même ce bon vieux Brassens (La complainte des filles de joie).
"À mes débuts dans le métier, je chantais dans les rues, dans le métro, dans les bars à Paris. Je chantais du Brassens, du Renaud, du Félix Leclerc (Le petit bonheur), du Fréhel. J’étais accompagnée par mon petit copain de l’époque, qui était accordéoniste. Je n’ai jamais joué d’aucun instrument. Par contre, petit à petit, je me suis mise à écrire mes textes, à faire des premières parties jusqu’au premier album, autoproduit. Puis Gérard Davoust m’a produit mon second disque (2005)", raconte-t-elle.
Elle prépare actuellement son nouvel opus, prévu pour l’automne en France, avec aux arrangements les excellents Matthieu Ballet (Miossec) et Nicolas Deutsch (Thomas Fersen, Jean Guidoni).
La conversation sinue et revient sur une artiste majeure pour Bihl: Anne Sylvestre, une de ses préférées. Une immense artiste, un peu oubliée, aujourd’hui, par la jeune génération. Ce que je fais est très différent de ce que fait Bénabar ou Renan Luce. Il n’y a pas de générations. Tu vois, même la Rive Gauche, il y avait des gens aussi divers que Gréco, Léo Ferré et Barbara. Dans les chanteurs contemporains, j’aime Alexis HK, Aldebert."
La manière d’écrire de Bihl rappelle davantage celle de ses ancêtres avec un goût pour les histoires plutôt que l’écriture plus impressionniste de ses contemporains. "C’est ma sensibilité, ma manière de voir le monde. Je projette beaucoup sur l’extérieur, pas pour faire ressortir mes états d’âme ou mes complexes. Je suis toujours en éveil, lorsque je vois un tableau ou que j’entends une conversation dans un bar ou que je lis un bouquin. Ça donne naissance à une phrase, un mot."
La vie quotidienne, pour Agnès Bihl, est une vaste source où il suffit de se pencher pour s’abreuver. En bout de ligne, des chansons qu’il suffit de secouer pour qu’elles pétillent encore plus. Et se foutent des travers de nos sociétés, en nous éclaboussant.
Le 27 juillet à 19 h
À l’Aire Desjardins
Le 28 juillet à 18 h
À L’Espace Ford Escape
À voir / écouter si vous aimez
Juliette
Pierre Perret
Pauline Julien