Louis Lortie : L’été de Louis et d’Edvard
On n’a pas vu le pianiste Louis Lortie si souvent chez nous depuis longtemps, et c’est presque un festival qu’il nous offre cet été avec la musique de Grieg.
S’il prend une pause cet été dans l’intégrale des concertos de Mozart en cours à l’OSM (il la complétera durant la saison régulière de l’orchestre, en mai 2008), Louis Lortie n’en est pas moins présent chez nous, au contraire! Il était à Montréal en mars, pour un récital à l’église de la Visitation, puis à Québec et Toronto en avril avec l’OSQ et Yoav Talmi. Il était d’ailleurs question d’une tournée passant par le Carnegie Hall pour faire mousser le 400e de la Vieille Capitale mais, justement, on a manqué… de capitaux.
Il était encore à Québec fin mai pour le Printemps Beethoven, en tant que chef d’orchestre et pianiste: "Ç’a été un plaisir! Je dois dire que l’OSQ est en ce moment une vraie splendeur. C’est d’abord un orchestre qui a du plaisir à jouer et qui a une grande cohésion. C’est très facile de travailler avec eux." Il reviendra encore à Beethoven en septembre prochain pour un concert-bénéfice avec Yannick Nézet-Séguin et l’OMGM: "Ce n’est pas une volonté spéciale de ma part de jouer si souvent Beethoven, mais plutôt des hasards. Dans ces deux cas, on m’a demandé de jouer ces oeuvres; il est clair que le nom de Beethoven contribue à remplir les salles, et comme dans le cas de l’OMGM il s’agit d’un concert au profit de l’Institut du cancer de Montréal, c’est vraiment ça notre but, et je crois que Yannick a fait de bons choix, qui attireront peut-être même des gens qui vont rarement au concert." Et puis, à côté de celui de Beethoven, le nom de Louis Lortie a aussi son pouvoir attractif!
Cet été, c’est vers la musique du Norvégien Edvard Grieg, mort en 1907, que se porte l’intérêt du pianiste. Une autre intégrale en vue? "Ah! Ça c’est impossible! Naxos a fait paraître l’oeuvre pour piano de Grieg et je crois que c’est 14 disques… On pense que l’on connaît un compositeur… J’ai joué moi-même le concerto très souvent parce que tout le monde le veut, puis je me suis dit qu’il serait intéressant de voir de plus près les pièces solo et la musique de chambre. C’est un répertoire fascinant." À Orford, où on lui offre carte blanche, Lortie présentera un récital solo le 20 juillet, il jouera à quatre mains avec Hélène Mercier le 21 et proposera des sonates, avec le violoniste Augustin Dumay, le 27 (Schumann et Grieg chaque fois). Il reprendra ce dernier concert au Domaine Forget le 4 août, et jouera aussi Grieg et Schumann au Festival de musique de chambre d’Ottawa (les 23, 28, 29 juillet et 2 août). Les 19, 20 et 21 juillet, à Orford, le pianiste cède la place à six de ses élèves (à qui il enseigne en Italie, bien qu’il soit domicilié à Berlin). Ils interpréteront les 66 pièces lyriques de Grieg ("Je ne crois pas qu’on ait déjà présenté toute la série au Québec!").
Lortie joue aussi de la musique contemporaine (Luigi Nono, récemment) dans ses concerts européens: "Malheureusement, ici, on ne me le demande pas…" Souhaitons que le message soit entendu.