Mick est tout seul : Artiste à tout faire
Musique

Mick est tout seul : Artiste à tout faire

Mick est tout seul, c’est le projet solo du chanteur de Mickey 3D. Il vient présenter ses émouvantes chansons, entre violence sentimentale et fausse naïveté. Une classe à part.

Dire qu’on a longtemps attendu Mickaël Furnon est un euphémisme. Son dernier passage au Québec remonte à 2001, alors que son groupe Mickey 3D venait de sortir La trêve. "J’ai très peur de l’avion, alors j’ai mis du temps à me convaincre de revenir et faire face à mes peurs", confie-t-il au bout du fil, semi-honteux et timide. Lui qui semble si à l’aise sur les planches peine à se raconter derrière un micro. Par pudeur, sans doute.

En 2001, c’était donc deux ans avant le raz-de-marée de Tu vas pas mourir de rire, l’album de la consécration, et quelques mois avant la bombe d’Indochine, J’ai demandé à la lune, écrite par Furnon. Car si Mickaël est un des auteurs les plus en demande de la scène française (Birkin, Dick Rivers, etc.), il est aussi une influence majeure pour plein de jeunes chanteurs, dont certains québécois (Alexandre Belliard, Le Husky, Baudoin). On salue la vigueur et l’originalité de son style, cette manière d’écrire avec une fausse naïveté enfantine, avec cette cruauté, cette moquerie qu’ont également les enfants dégourdis.

Après cinq disques avec sa bande, voici l’auteur-compositeur qui s’essaie à l’aventure en solo. "J’en avais envie, tout simplement. J’enregistre des chansons chez moi, à la maison, depuis toujours. Ces deux dernières années, j’avais maquetté des chansons, je trouvais qu’elles étaient bien comme ça. Je voulais les sortir telles quelles. Ce sont des morceaux qui, textuellement, sont beaucoup plus personnels. Avec Mickey 3D, j’ai un discours assez social. Ici, ce sont des histoires plus près des sentiments, de la nostalgie, des souvenirs."

Sous le pseudo Mick est tout seul, le projet s’appelle Les chansons perdues, et ça fait le bonheur des admirateurs du groupe qui se laissent toucher par l’intimité retrouvée à travers, par exemple, J’te jure, sur la mort de son père. Au moment de la conception des morceaux, Mickaël sait-il à quel public il les destine? "Non, non, quand j’écris, j’écris. Je ne réfléchis pas trop. C’est après, quand j’ai enregistré une vingtaine de chansons, que je pense à un disque." Il joue de tous les instruments sur ce CD, en plus de s’occuper du mixage (avec de l’aide pour trois titres). Artiste à tout faire, chanteur attachant.

L’oeuvre de Furnon baigne dans l’enfance. Un thème important pour lui: "C’est un univers assez sain, loin des choses malsaines du monde adulte: les rapports à l’argent, à la concurrence… J’aime bien me plonger dans l’enfance pour regarder le monde", affirme celui qui revendique Renaud parmi ses influences.

Pour quatre soirs, en première partie de l’excellente Barbara Carlotti, c’est au tour de Mickaël Furnon d’être regardé, comme on observe un chanteur trop rare chez nous. Au menu, bien évidemment, les morceaux de son nouveau CD solo, mais aussi quelques chansons de Mickey 3D. Ses rêves intimes suspendus à ses airs.

Du 26 au 29 juillet, avec Barbara Carlotti
Au Cabaret

À voir/écouter si vous aimez
Indochine
Renaud
Alexandre Belliard