Plastiscines : Paris brûle-t-il?
Musique

Plastiscines : Paris brûle-t-il?

Avec les Plastiscines, la nouvelle scène rock’n’roll française se conjugue au féminin.

Paris se serait-il débarrassé des démons de la French Touch? Malgré le succès des nouveaux héros de la club music que sont Justice et autres disciples du label Ed Banger, il semble que la Ville lumière ait enfin redécouvert le rock et les guitares. En effet, depuis quelque temps – mais tout de même légèrement en retard sur le reste de la planète -, une poignée de jeunes teigneux épris des Libertines attire l’attention de la presse spécialisée. On n’avait pas vu ça depuis la fin des années 70, début 80 alors que les Coronados, Soucoupes Violentes, GPS et autres Dogs tenaient le haut du pavé.

Parmi ces quelques nouveaux groupes, on retiendra les Hushpuppies, les Naast, les Parisians, les Shades, Second Sex, BB Brunes et les Plastiscines, combo de jolies petites rockeuses qui sera bientôt à nos portes et dont le premier album, judicieusement titré LP1, paraîtra chez nous sous peu. "Il y a plusieurs groupes parisiens qui se sont formés presque en même temps et la presse en a beaucoup parlé", souligne Katty Besnard, une des deux chanteuses-guitaristes du quatuor féminin dont la moyenne d’âge oscille autour de 20 ans. "Il y a eu pas mal de groupes rock durant les années 80 et avant. Mais dans les années 90, c’était le désert, il n’y en avait que pour la French Touch. Nous, on a grandi dans cette musique de club aseptisée ou dans le rap et le r’n’b, et ça ne nous a jamais touchées. On écoutait plutôt les Strokes, les Libertines, les White Stripes… On s’est tout de suite reconnues dans ces groupes. Cette énergie et cette simplicité nous ont donné envie de monter notre propre groupe."

Bien plus que la plupart des autres combos issus de la même scène, les Plastiscines cultivent, malgré elles, une sorte de relation amour-haine avec les amateurs de rock français. Certains les adorent, d’autres les détestent. Une réaction sectaire typiquement parisienne? "Nous, on sort de nulle part et on a rapidement attiré l’attention des médias. Je pense que ça provoque une certaine frustration chez des musiciens qui galèrent depuis une dizaine d’années et dont on n’a jamais parlé", constate Katty, responsable de la majorité des compos de la formation. "Il y a beaucoup de préjugés; on nous a souvent accusées d’amateurisme. C’est vrai qu’on ne savait pas vraiment jouer à nos débuts, mais on s’en moquait car ce qui était important pour nous, c’était de faire des concerts et de s’amuser. Les gens peuvent nous le reprocher mais je pense que le rock, c’est aussi ça: l’énergie dans l’urgence."

Contrairement à plusieurs musiciens à l’esprit un peu trop étroit qui pensent toujours que le rock ne peut se chanter qu’en anglais, les Plastiscines utilisent les deux langues pour soutenir leur musique pop-garage. "On est influencées par des groupes anglophones, c’était donc normal qu’on commence par écrire des chansons en anglais, mais après un moment, on a eu envie d’écrire dans notre propre langue pour que les gens puissent nous comprendre directement", résume la jeune musicienne. "Le français est une belle langue mais pour plusieurs, ce n’est pas la langue du rock; en écrivant en français, on se fait donc plus critiquer que si on écrivait en anglais."

Le 27 juillet à 20 h
À la Zone Molson Dry

Le 28 juillet à 23 h avec Call Me Poupée
Au Spectrum

À voir/écouter si vous aimez
Blondie
The Libertines
Camionnette