Sinik : Groove grave
Musique

Sinik : Groove grave

Sinik, le rappeur des Ulis au passé agité et aux rimes acerbes, vient défendre les titres de son plus récent album dans le cadre des FrancoFolies.

À cause de ses nombreux démêlés avec la justice, de sa participation à d’innombrables battles et de ses textes rageurs qu’il nous balance en pleine figure, l’étiquette d’"Eminem français" colle à la peau de Thomas Idir, alias Sinik, depuis des années. "Il est temps de passer à autre chose. J’aimerais qu’on me découvre pour qui je suis véritablement", explique le rappeur. "Tu sais, je ne me considère pas comme un véritable chanteur, peut-être davantage un raconteur. De toute façon, j’ai toujours demandé de l’aide à des gens de l’extérieur afin de donner une certaine harmonie ou cohésion à ce que je fais."

Et ça s’entend sur son deuxième album, Sang froid, paru l’an dernier. OEuvre sombre constellée de featurings de luxe (dont Vitaa, Kayna Samet et Kool Shen), l’opus cimentait sa place parmi l’élite du rap français avec des productions signées Tefa et Masta. Toutefois, les mois suivant la parution du compact furent mouvementés pour le rappeur au crâne rasé qui, une fois de plus, se trouva face à la justice. Détenu pour meurtre, David Hotyah déposa une plainte contre le label de l’artiste à la suite des propos tenus dans la chanson Il faut toujours un drame, et on menaça de retirer l’album de Sinik des bacs. "Malgré les embûches, je suis resté serein. Disons que je n’avais pas le choix. Évidemment, je m’attendais à recevoir une amende salée, mais l’idée était de faire face à la réalité et de ne pas craindre le pire. Je n’étais pas le premier à qui ce genre de chose arrivait et je devais garder mon calme, mon sang-froid. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que ces mots sont devenus le titre de mon album. Ils ont un lien direct avec ma vie quotidienne", soutient le jeune homme de 27 ans.

Annoncé pour la fin de l’année, son album commun avec Diam’s vient d’être repoussé à une date ultérieure. De toute évidence, l’avenir de ce projet reste nébuleux. "Certaines personnes croyaient que nous étions en chicane, mais ce n’est pas du tout le cas. Le problème, c’est que nous appartenons à deux maisons de disques différentes et que ça cause de nombreux litiges d’ordre juridique. Je continue de croire que ce projet verra le jour d’ici quelques années", précise-t-il.

Alors que son street-album, Le Côté malsain, paraîtra au cours de la première moitié de 2008, sa troisième galette studio sera lancée en décembre prochain. Échafaudant ce disque depuis la fin mai, Sinik considère que l’été fut particulièrement fertile sur le plan de la création. "On est arrivé avec un paquet d’idées et on est heureux de la progression des choses. À chaque album, je veux faire aussi bien que le précédent. Je crois que c’est normal, mais je considère que la base est encore plus solide que pour mes autres projets. Pour moi, l’essentiel a toujours été d’aller chercher l’auditeur avec de bons thèmes et des paroles qui frappent, donc le prochain disque mettra de l’avant ces aspects. Il y a une certaine prise de risques au niveau des instrumentaux et on améliore la qualité globale. Depuis mes débuts, je me suis battu pour arriver où je suis présentement et avec ce disque, j’aimerais vraiment montrer ce dont je suis capable."

Le 1er août à 21 h avec Vaï
Au Métropolis
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