Thomas Fersen : Du petit vers le disque
Thomas Fersen présente pour une dernière fois au Québec sa tournée En duo ukulélé avant de se mettre à table pour un prochain disque. L’instrument de musique en vedette et des histoires pour l’accompagner.
Il est dans sa Bretagne avant de traverser l’Atlantique et de reprendre la route pour une série de spectacles, en duo, et avec son ukulélé. Au moment de l’entrevue, il note qu’il fait soleil. Un fait inusité pour ce coin de la France où la grisaille couvre habituellement le ciel. Thomas Fersen s’y est habitué avec les années, mais il admet que ce soleil lui fait tout de même du bien.
C’est après Le Pavillon des fous et pendant la tournée qui a suivi (Bonne fête Hyacinthe, en DVD) que le chanteur français s’est entiché, à nouveau, de son ukulélé pour s’amuser, sans même penser que ce petit instrument le ramènerait par la même occasion sur la route avec Pierre Sangra, son guitariste attitré. "C’est quelqu’un de très complémentaire dans les circonstances", confie-t-il à propos de son fidèle complice. "Nous sommes comme un vieux couple qui s’assoit à la même table et mange sans même s’adresser la parole. On a partagé beaucoup de choses au fil des années. Tout d’abord la musique, ensuite les voyages et une situation, car nous sommes devenus tous les deux pères célibataires en même temps. Par la suite, j’ai acheté une maison en Bretagne et nous sommes devenus voisins."
Ce spectacle entame maintenant sa dernière étape et, ensuite, une période d’écriture se présentera à l’horizon. Un travail qui a déjà commencé pour l’auteur-compositeur-interprète qui cultive certaines idées pour la suite. Le petit instrument de musique ne semble pas étranger à ses élans d’inspiration. "Autrefois, j’utilisais le ukulélé pour m’échauffer la voix, explique-t-il. Et maintenant, il prend une tout autre dimension, car j’ai décidé de l’utiliser pour composer mes nouvelles chansons. Peut-être qu’à la fin ces chansons seront influencées par l’instrument. Mais, c’est surtout pendant l’enregistrement qu’elles trouveront leur caractère. Au contraire de Pavillon des fous, où les arrangements et les instrumentations (jusqu’à la batterie d’ailleurs) étaient travaillés et composés d’avance par moi, le prochain disque laissera beaucoup plus de liberté à la création en studio et aux musiciens. Je ne veux rien prévoir. Enfin, je ne sais pas encore, mais c’est ce que je voudrais comme contexte d’enregistrement. J’aimerais tout simplement arriver avec mes chansons, comme un artiste folk avec sa guitare (ou son ukulélé), pour les travailler en groupe."
Un retour à la simplicité où les thèmes génériques, auxquels il nous a habitués sur Pièce montée des grands jours entre autres, seront peut-être aléatoires ou accidentels. Une gestation qui se précisera à la fin de cette tournée qui l’accapare juste assez pour mettre en veilleuse ce travail en cours. "Je travaille seul, indique-t-il. Je suis très facile à distraire lorsque je suis entouré et ça devient impossible pour moi de travailler. Je dois être isolé. Pierre (Sangra) est un musicien qui habituellement se débrouille très bien dans les premiers jets. C’est ce que je veux conserver pour le prochain album. Peut-être sera-t-il au courant de certaines idées avant d’être sollicité, mais je veux que tout se produise dans le présent."
Le 27 juillet à 20h
À l’Anglicane
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