Zoé : Chanteuse passionnelle
Zoé, bombe électro-pop belge, s’amène avec Tout va bien, son premier album qui mêle danse et piano effleuré.
Lorsqu’une jeune femme d’origine belge s’entiche d’un vieux chanteur français au point de le reprendre sur scène, ça surprend, et on cherche à en savoir plus sur elle. Qui est cette Zoé qui a chanté les chansons cruelles et masochistes, très noires, du Jean Guidoni de Crime passionnel, ce chef-d’oeuvre de 1982? "C’est grâce à lui que je chante. J’ai repris Lames, Les draps blancs. Je vais faire ses premières parties en septembre." Qu’est-ce qui a bien pu lui plaire dans cette violence, ces cris romantiques? Sans doute un goût qu’elle partage avec lui: la chanson théâtrale, exacerbée. Point de demi-mesures, juste du chant, du sang. Et de l’humour noir.
À première vue, on ne dirait pas ça de la chanteuse qui est devant nous: grande, blonde, énergique, plutôt moqueuse. On lui parle des vidéos d’elle sur son site Internet: "Celle avec un spectateur? Où je lui fais des bisous?". Non. Celle dans laquelle Zoé est sur scène, à chanter couchée par terre, en pleine crise de passion.
Il faut dire que si le CD Tout va bien est plutôt sage, léché, le spectacle promet d’être davantage échevelé, débraillé. "Je n’ai pas le sentiment de proposer des concerts, je ne suis pas en train d’enchaîner des chansons. J’essaie qu’il y ait un fil rouge, une histoire. Amplifier les choses, ça me paraît essentiel sur scène."
Les choses se sont faites lentement entre les premiers spectacles et le CD tout fraîchement sorti chez nous, plus de six mois après la France. "J’ai mis du temps à trouver mon écriture, le personnage que j’incarne (à cheval entre qui je suis et ce que je voulais faire sur scène). J’avais envie de faire un album que je n’allais pas regretter dans 5 ou 10 ans."
Au final, sur le CD, on trouve quelques textes de Zoé, qu’elle écrit seule ou en collaboration. On découvre une parolière oscillant entre la dérision (Barbie) et la compassion (Je porte un toast, très réussie). En plus d’un duo avec Arno, elle reprend un classique de Xavier Lacouture, Mal à la terre, poignante chanson écologique. À propos de Associations, un des derniers morceaux du disque, Zoé affirme que c’est grâce à son auteure, Margarete Jennes, qu’elle-même s’est mise à écrire. "C’est une auteure de théâtre belge. Je lui dois ce ton, cette ironie, cette autodérision. À mon anniversaire de 22 ans, elle m’a offert un cahier et une plume en me disant qu’il fallait que j’écrive. Et je l’ai rempli."
Six ou sept ans plus tard, Zoé s’affiche aux Francos pour chanter ses mots roses et noirs. Tout va bien.
Le 29 juillet, à 16 h et 19 h
À la Place Loto-Québec
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Arno