Florent Marchet : Un volcan chantant
Florent Marchet émerveille déjà avec la pop symphonique de son deuxième album, à mi-chemin entre un Étienne Daho juvénile et un Jean-Louis Murat un peu moins sombre.
En 2004, porté par l’ironique extrait Tous pareils, le premier disque de Florent Marchet récoltait les éloges: Gargilesse, comme un manifeste pop-rock de simplicité et de couplets bien tournés. Et puis, trois ans plus tard arrive Rio baril, le second opus du Français: plus ambitieux, plus survolté, plus audacieux. Le jeune chanteur y gagne en profondeur. Stupéfaction, avec des chansons sarcastiques, entre noir et gris. Au bout du fil, Marchet est intarissable. Visiblement, il déborde de pulsions créatives, d’idées.
Un volcan qui parle d’un ton posé, impossible à contenir (au panier, les questions préparées). Pourquoi, avec Rio baril, avoir voulu faire un album concept? "Quand on crée, il faut s’écouter, se faire confiance. C’est la chose la plus délicate. J’ai laissé venir l’histoire. J’étais dans une dynamique plus proche des performances littéraires, car je travaillais conjointement avec l’écrivain Arnaud Cathrine. On faisait des lectures musicales publiques de ses romans, avec des choses très denses. J’ai commencé à écrire une chanson sur Rio baril, en pensant que c’était sur un village imaginaire, mais sans savoir qu’il y aurait une suite."
Au final, 15 morceaux, parfois chantés, parfois dits le plus naturellement du monde, sans emphase: "Instinctivement, je vais vers les univers à la Chabrol. J’ai décidé de me laisser surprendre, c’est ce qui était excitant. Chaque chanson devenait comme un chapitre de roman. Rio baril, c’est l’histoire d’un personnage qu’on va suivre depuis l’enfance, qui n’est pas super drôle… Petit à petit, il essaie de soigner ses plaies. Il va essayer d’échapper à tout ça, sa ville, sa famille. Il va partir… Puis revenir sur les lieux de son enfance, pour le pire, malheureusement… où il va être le centre d’un fait divers. Voilà." À l’auditeur de combler les points de suspension de ce périple qui vaut la peine d’être fait en sa compagnie.
À l’ambition de créer un album concept se joint l’envie de Florent Marchet d’écrire des arrangements de cordes. Elles foisonnent, portent le texte et l’amplifient joliment. Une autre facette du talent de Marchet que l’on découvre: "Pour le premier album, je ne me sentais pas capable d’écrire des cordes. Je nourrissais des complexes, pourtant, j’ai fait des études assez poussées en musique classique. Pour Rio baril, j’ai osé. On me parlait toujours de la crise du disque, de la conjoncture défavorable, alors je me suis dit que c’était peut-être la dernière fois que je pourrais produire un album très arrangé, car ça coûte cher. Au moins, je l’aurai tenté une fois dans ma vie."
Le 3 août à 18h
À L’Espace Ford Focus
Le 4 août à 23h avec Michel Faubert
Au Spectrum
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Étienne Daho
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