Flower Power : Bouquet garni
Musique

Flower Power : Bouquet garni

La nouvelle création multimédia Flower Power flirte avec les années délirantes du mouvement hippie où les mots peace et love étaient sur toutes les lèvres. Entretien avec son concepteur, Yves Décary.

Voilà quatre années qu’Yves Décary travaille à l’élaboration du spectacle multimédia Flower Power: après avoir travaillé sur Génération Motown, il a entendu l’appel des années hippies. "Ce sont des années que j’adore tant sur le plan musical que de l’actualité. Je trouve que c’est une période riche, avec l’émancipation des Noirs américains, le mouvement de libération de la femme, la pilule anticonceptionnelle, la révolution sexuelle, la conquête de la lune… On a donc choisi de faire un spectacle reminder, pas seulement sur le plan musical, mais aussi avec des thèmes, des projections d’images, des trucs psychédéliques…" explique celui qui occupe aussi le siège de directeur artistique.

Ainsi, en plus de fouiller dans l’énorme juke-box des années 60, le concepteur a voulu capter l’esprit bouillonnant de l’époque: "C’était une période authentique où on tendait à se débarrasser du flafla, où la musique n’était pas formatée. Je voulais toucher à cela avec les voix, la musique, donc on n’a pas misé sur les chorégraphies et tout ça. C’est un spectacle rock et on a fait appel à des interprètes proches du spirit de l’époque. Ils ne font pas de l’imitation, ils sont dans un mood qui ressemble aux chanteurs originaux." Ils sont 10 sur scène, dont 2 musiciens, alors que les interprètes sont des chanteurs de la relève tels que Stephan McNicoll, Mathieu Provençal, Francis Mondoux, Geneviève Samson, Audrey Fréchette et Sylvain Bédard (aussi à la basse).

Le spectacle est bâti de façon chronologique: il s’amorce en Californie, où l’on s’opposait farouchement à la guerre du Vietnam, pour ensuite passer au psychédélique des Doors, Rolling Stones et Beatles. Des tableaux thématiques défilent ensuite: les guitar heroes, la religion et Jesus Christ Superstar, les révolutions et manifestations, etc.

Et si la majorité du répertoire est anglophone, on a quand même pigé quelques titres dans la langue de Félix: "Le point de départ de cette culture, le premier artiste vraiment hippie au Québec, c’est Robert Charlebois, qui est revenu de la Californie en 68 en ramenant cette idéologie", relate celui qui a choisi la pièce Engagement de Charlebois. "Pas sa plus connue, mais certainement sa plus flyée!"

Sur une scène sans décor, on fait également un clin d’oeil à la mode hippie, alors que les projections volumétriques pigent dans quelques images d’archives et s’abreuvent des arts visuels de l’époque avec des images plus abstraites. "Dans le tableau de Space Oddity de David Bowie par exemple, on se remémore la conquête spatiale", relève notamment Yves Décary. "Certains tableaux sont plus contemplatifs, alors que d’autres sont plus physiques."

Du 2 août au 8 septembre à 20h
Au Théâtre du Casino du Lac-Leamy
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