Valérie Leulliot : Au tour de Valérie
Musique

Valérie Leulliot : Au tour de Valérie

Française chérie des FrancoFolies, Valérie Leulliot revient y présenter un album où la géologie paraphrase les désordres amoureux.

Valérie Leulliot aime Montréal et l’Amérique. Elle l’admet: l’accueil que son défunt groupe Autour de Lucie connut sur ce continent lui a permis d’y croire un peu plus: "Quinze mille albums aux USA, j’en reviens toujours pas! En France, on a parlé de notre succès aux USA plus que de tout le reste! Ça m’a poussée à continuer!"

Quatre albums en dix ans, un groupe pop décalé, franchement post-romantique, plus culte que notoire… Et puis, avec le départ de tous ses membres originaux, exit Autour de Lucie. Leulliot vole désormais solo. Transition flagrante puisque déjà ses attributions de fille unique, voix unique et unique compositrice reléguaient le reste du groupe au rôle d’arrangeurs une fois hors scène: "Oui, ç’a été un peu perçu comme ça. Et puis, la France n’a pas la culture de groupe. C’est un concept anglo-saxon. Ici, c’est le règne de l’interprète, presque du comédien-chanteur. Pourtant je voulais faire la passerelle entre deux cultures… Être vraiment dans un truc de groupe", dit-elle depuis la Corse où elle passe de courtes vacances.

Pour "retrouver la fraîcheur", la soliste interprète désormais un p’tit brin de Miossec et travaille… en duo! Sur Caldeira, son premier album solo, Leulliot écrit et, bien sûr, chante; mais tout le reste dépend de Sébastien Lafargue, le dernier bassiste d’Autour de Lucie et, visiblement, un amateur de climats sonores proches du Belladonna de Daniel Lanois.

"Je suis quelqu’un de très cérébral. Cette fois-ci, j’ai creusé des pistes plus intimes. Des chansons un peu plus instinctives. Je recherche l’émerveillement des choses simples, un certain impressionnisme existentiel… Planer, ne plus trop savoir où l’on est", dit la fraîche quadragénaire.

Leulliot et Lafargue ont aussi en commun des humeurs provoquées par de récentes ruptures affectives. Le résultat, un peu flou, un peu lunaire, évoque les entre-deux insaisissables de la dérive des sentiments: "J’étais en train de me séparer après 20 ans de couple. Et Sébastien se séparait aussi. Évidemment, ça se sent. On perdait nos repères… Ce disque a été notre bouée. Il nous a permis de garder la tête hors de l’eau durant un an."

Une caldeira est un volcan qui s’affaisse silencieusement de l’intérieur. Malgré ce titre dont on comprendra la triste métaphore affective, beaucoup de chansons sont imprégnées de l’ensoleillement apaisant de la mémoire des paysages: "Je suis émerveillée par les phénomènes naturels", dit Leulliot qui, au temps de sa rupture, prit des allers simples vers nulle part: "J’aime bien camper mes sensations dans des décors naturels. J’ai souhaité des musiques de voyages un peu floues. Petite, je voyageais déjà pas mal dans ma chambre, mais jamais je n’aurais cru que ce métier me ferait autant voyager. Je reviens du Japon. L’Amérique… Jouer ses trucs, présenter ce qu’on aime… Finalement, c’est magnifique, ce travail."

Le 2 août à 20 h
À la Zone Molson Dry

Le 3 août à 23 h avec Urbain Desbois
Au Spectrum
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À voir/écouter si vous aimez
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Keren Ann
Françoiz Breut